Noël Mamère annonce qu'il quitte EELV

L'ancien candidat des Verts à l'élection présidentielle estime que son parti "ne produit plus rien".
L'ancien candidat des Verts à l'élection présidentielle estime que son parti "ne produit plus rien". © MAXPPP
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En désaccord avec le fonctionnement de son parti, l’ex-candidat à la présidentielle annonce son retrait au Monde.

Cela faisait plusieurs jours que Noël Mamère ne cachait plus ses désaccords profonds avec la direction d’Europe Ecologie-Les Verts. Le député-maire de Bègles en a tiré les conclusions qui s'imposaient : il annonce mercredi dans Le Monde qu’il quitte le parti écologiste. "Je ne reconnais pas le parti que j'ai représenté à la présidentielle en 2002", explique celui qui avait alors réuni 5,25% des suffrages exprimés, le meilleur score de l’histoire pour un candidat écologiste.

"Un syndicat d’élus". Et Noël Mamère n’a pas de mots assez durs pour sa formation politique. "Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d'élus. J'ai l'impression d'un sur-place qui nuit au rôle que nous pouvons jouer dans la société", juge-t-il. "C'est une page qui se tourne. Je pars sans regret, sans émotion particulière. C'est le résultat d'un constat et d'une analyse."

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La "firme" de Cécile Duflot. Pour Noël Mamère, le problème vient d’en haut, de la direction du parti. Non pas de Pascal Durand, qui a annoncé son départ prochain du secrétariat national, mais de Cécile Duflot et de ses proches. "Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle ‘la firme’ : Cécile Duflot et ses amis. Même si Cécile Duflot est une bonne ministre, elle n'a pas lâché la direction des Verts. Mais ces derniers ne se sont pas créés pour être soumis au bon vouloir d'un clan. C'est le contraire de ce que défendent les écologistes", fustige Noël Mamère.

Pour l’ancien journaliste, "Pascal Durand est une variable d'ajustement. On le nomme en 2012 parce qu'il est compatible entre Europe Ecologie et Les Verts. La preuve est faite aujourd'hui que la greffe n'a pas pris. La manière dont il a été traité est humiliante. Ça me choque et je n'aime pas ces méthodes. Pascal n'était qu'un patron par procuration", assène Noël Mamère.

 

"Une immense régression". Et Noël Mamère se montre pessimiste quant à l’avenir de son désormais ex-parti politique. "Aujourd'hui, je ne vois pas très bien leur utilité dans la majorité. Les écologistes passent leur temps à accepter ce qui ne correspond pas au projet qu'ils sont censés porter. Vous trouverez toujours des arguments pour dire qu'on fait avancer les choses mais c'est à la marge", juge-t-il d’abord. "J'ai le sentiment d'assister à une immense régression. Nous avons abandonné notre fonction de lanceur d'idées pour devenir un parti comme les autres, obsédé par ses jeux d'appareil. Nous risquons d'en payer le prix aux prochaines élections. A se soumettre et à chercher des arrangements, il ne faudra pas s'étonner si notre électorat nous couvre de goudron et de plumes", conclut-il.