Contexte. Conspué lundi sur les Champs-Élysées, notamment par des manifestants anti-mariage pour tous et des militants d'extrême-droite. Sifflé à Oyonnax, dans l'Ain, toujours en marge des cérémonies du 11-Novembre. François Hollande a passé un lundi bien compliqué. De là à imaginer que le chef de l’Etat restreigne à l’avenir ses déplacements sur le terrain, il n'y a qu'un pas que l’Elysée se refuse à franchir, selon les informations d'Europe 1.
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"Il continuera d’aller voir les Français". "Le président fait son boulot et personne ne l'empêchera de sortir sur le terrain". Telle est la réponse spontanée d'un proche du chef de l'Etat. Un ministre ajoute : "il se fera siffler par ceux qui veulent nous battre, voire nous abattre, mais il continuera d’aller voir les Français". Du côté de l’Elysée, on tente même de transformer cette confrontation directe avec l'impopularité en argument politique : François Hollande est un président qui va au contact et qui n’est pas protégé par une foule tenue à distance ni par des déploiements massif de cars de CRS. Le raisonnement est résumé en une formule virile par un membre du cabinet du président : "nous, les opposants, on se les prend en frontal".
Hollande, l’anti-Sarkozy. Cette stratégie a deux avantages : faire de François Hollande un président proche des Français, et rappeler que Nicolas Sarkozy ne l’était pas, lui dont les déplacements de fin de mandat étaient très organisés. Pour mémoire, le 12 janvier 2009, après avoir été chahuté lors d’une manifestation, celui qui était alors président de la République avait viré le préfet de la Manche. Ses déplacements suivants avaient été encore plus cadrés : les rues étaient vidées et quadrillées de CRS, le quartier entièrement filtré. Et les seuls qui pouvaient approcher le chef de l’Etat étaient sélectionnés au sein de l’UMP locale. François Hollande, lui, ne triche pas et ne fait pas de cinéma, voilà le message que veut faire passer l’Elysée.