La phrase. Nicolas Sarkozy a-t-il tiré un trait définitif sur sa carrière politique ? C’est en tout cas ce qu’ont assuré, jeudi, les proches de François Fillon, qui a semé la pagaille à droite en montrant sa totale détermination pour l’élection présidentielle de 2017. Ainsi Eric Ciotti, sur France Info, qui assure que la candidature de son champion est normale puisque l’ancien président s’est mis tout seul hors jeu : "Nicolas Sarkozy a dit des choses très claires, le soir du 6 mai 2012 (jour de sa défaite au second tour de la présidentielle, Ndlr), avec cette volonté exprimée de se retirer de la vie politique."
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>> Laurent Guimier s’est plongé dans la déclaration de l’ancien président au soir de sa défaite face à François Hollande. Et son jugement est limpide : non, Nicolas Sarkozy n’a jamais dit vouloir "se retirer de la vie politique".
"Mon engagement dans la vie de mon pays sera différent." Il est 20h15 quand celui qui est encore président de la République prend la parole devant ses militants, à la Maison de la Mutualité, en ce soir de défaite. Un discours de dix minutes et 729 mots empreint de gravité, où il félicite notamment François Hollande. Et assume la responsabilité de sa défaite. Mais si Lionel Jospin avait assuré "se retirer définitivement de la vie politique", Nicolas Sarkozy a choisi de ne pas insulter l’avenir. "Une autre époque s’ouvre. Je resterais l’un des vôtres, et vous pourrez compter sur moi pour défendre ces idées et ces convictions. Cela fait dix ans que chaque seconde je vis pour les responsabilités au plus haut niveau. Après 5 ans à la tête de l’Etat, mon engagement dans la vie de mon pays sera différent."
"Dans cette nouvelle époque, je resterai l'un des vôtres. Mais ma place ne pourra plus être la même" #Mutualite— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 6 mai 2012
"Si je perds, j’arrête". Après sa défaite, Nicolas Sarkozy avait voulu annoncer sa retraite. Ses proches l’avaient convaincu de n’en faire rien. Au cas où… Pourtant, deux mois plus tôt, le président-candidat avait été très clair sur BFMTV : "si je perds, j’arrête". Une phrase qu’il se gardera bien de prononcer au soir de sa défaite. N’en déplaise à Eric Ciotti et aux fillonistes.