L’optimisme du Parti socialiste n’y change rien. Gérard Larcher, actuel président du Sénat, croit lui aussi à la victoire lors des sénatoriales du 25 septembre prochain. La perspective d’un basculement est pourtant bien réelle. Et ce serait une première sous la 5e République. "Ce serait une grave défaite pour Gérard Larcher, mais il s’en remettrait", a commenté le toujours placide élu UMP des Yvelines.
Pour autant donc, le deuxième personnage de l’Etat ne part pas battu. "Nous allons conserver une majorité sénatoriale diverse. Elle sera enrichie, même si elle sera bien sûr moins large que ce qu’elle était, parce que ça reflète aussi le résultat des élections locales", a soutenu l’ancien ministre à l’Emploi, qui a tout de même tenu à minimiser la portée qu’aurait une défaite. "L’alternance démocratique est quelque chose de naturel, ce n’est pas un drame", a-t-il assuré. "La victoire d’une autre majorité serait naturellement respectable et bien entendu prise en compte. Mais le Sénat n’a rien à gagner à être l’annexe d’un parti politique. Il ne l’est pas sous ma présidence."
Nous allons conserver le Sénat :
Et dans le conflit opposant Chantal Jouanno, investie par l’UMP à Paris, à Pierre Charon, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, qui fait dissidence dans la capitale, Gérard Larcher a clairement choisi. "Je demande à M. Charon de retirer sa liste", a-t-il lancé. "Quand on veut être tête de liste, on prend ses responsabilités. Il dit son attachement au président de la République, à la majorité. Les attachements, ça se démontre. Et la meilleure façon de le démontrer, c’est de retirer sa liste." Et d’asséner : "la diversité qui enrichit, c’est une force. Mais quand cette diversité, ce sont des ambitions et non pas l’expression de sensibilités, alors ça affaiblit."
"M. Charon doit se retirer" :
Gérard Larcher a également commenté les ambitions présidentielles d Dominique de Villepin qui fut son Premier ministre lors de son passage au ministère de l’Emploi. "Je ne vois pas d’espace politique pour Dominique de Villepin", a-t-il sobrement déclaré, avant critiquer Robert Bourgi, qui affirme dans une interview au Journal du dimanche avoir remis pendant plusieurs années d’importantes sommes d’argent à Jacques Chirac et Dominique de Villepin, en provenance de chefs d’Etat africains. "Je suis étonné qu’il le dise à la presse et non pas à la justice. Elle est là pour ça", a déclaré le président du Sénat. "Il faut reprendre les choses dans le bons sens. Qu’il saisisse la justice", a-t-il martelé.
"Que M. Bourgi saisisse la justice" :