"Nous avons tout fait pour lui sauver la vie"

© EUROPE1
  • Copié
Marion Sauveur , modifié à
Le Premier ministre est revenu sur la mort de Michel Germaneau sur Europe 1.

"Nous avons tout fait, avec le président, pour sauver la vie de Michel Germaneau", assure le Premier ministre au micro de Thierry Guerrier en direct sur Europe 1 mardi matin. François Fillon explique ne pas savoir si l’otage français, retenu par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est mort depuis longtemps.

L'interview en intégralité :

Le Premier ministre craint que son corps ne soit jamais rapatrié en France : "Lorsque ce même groupe a assassiné il y a un an un otage britannique dans les mêmes conditions, jamais sa dépouille n'a été retrouvée". Pour autant, François Fillon ne confirme pas que l'otage a été décapité, comme l'affirme un élu du nord du Mali : "Ce sont des informations que je ne confirme pas. Je pense que c'est inexact".

Pas de réponse des ravisseurs

Le Premier ministre déclare n’avoir "jamais eu la moindre réponse des ravisseurs". Il explique "avoir tenté tous les canaux habituels. Nous avons même essayé la médiation médicale". En vain. "Puis nous avons reçu l'ultimatum (le 12 juillet dernier, ndlr) (…). A partir de ce moment-là, nous avons eu la certitude que Michel Germaneau allait être assassiné", confie le Premier ministre.

C’est alors que la décision de participer à une opération militaire "conduite par les forces mauritaniennes, avec les forces françaises en appui" a été prise pour tenter de libérer l’otage, "après mure réflexion". "Si nous avons décidé de participer en appui à ces opérations, c’est parce que nous avons l’espoir que Michel Germaneau pouvait se trouver dans ce camp. C’était des informations qui n’étaient pas confirmées, mais qui étaient suffisantes pour qu’on tente l’opération de la dernière chance, à quelques heures de la fin de l’ultimatum", justifie-t-il. "Je pense que la vie de l’otage était condamnée depuis le jour où nous avons reçu l’ultimatum", explique François Fillon.

La France ne va pas se "venger"

Après les propos du chef de l'Etat Nicolas Sarkozy de lundi, assurant que ce crime ne resterait pas impuni, François Fillon rappelle que la France est "en guerre contre Al-Qaïda". Le Premier ministre assure que "le combat contre Aqmi va se renforcer". Michel Germaneau "a été assassiné, lâchement, par des barbares, par des hommes dont la cruauté est sans limite", déplore François Fillon. Pour autant, il précise que "la France ne pratique pas la vengeance", soulignant que Paris avait passé un accord avec la Mauritanie pour "traquer les terroristes".

L'opposition demande que toute la lumière soit faite sur cette affaire. C'est pourquoi, "j'ai déjà informé les présidents des commissions des Affaires étrangères et de la Défense de l'Assemblée et du Sénat. Je recevrai d'ailleurs, ce matin-même, le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères seront à la disposition des commissions parlementaires pour répondre à leurs questions", précise le Premier ministre.

Alerte maximale

En France, la menace terroriste est à "un niveau d'alerte très élevé. On est au niveau maximum s’agissant du plan Vigipirate et on déjoue plusieurs attentats chaque année en France et dans les pays voisins et nous n’allons pas relâcher notre effort", assure François Fillon.

"Détermination extrême"

François Fillon est également revenu sur les menaces de mort envers les policiers de la BAC de Grenoble, impliqués dans la fusillade du braquage du casino. "Ca montre la violence d'un banditisme qui doit être combattu de la façon la plus extrême. Ca montre d'ailleurs le caractère très vain des polémiques sur les affaires de polices de proximité. On est en face de gens extrêmement dangereux, extrêmement violents et donc nous allons devoir répondre avec une extrême détermination", affirme le Premier ministre.

"Mon départ viendra un jour"

Quant à son départ possible de Matignon à l'automne prochain, François Fillon ironise : "On annonce mon départ tous les six mois depuis trois ans, donc on finit par s'habituer". Mais "ça viendra bien un jour", ajoute-t-il. "Je m'apprêterai à tourner la page de Matignon quand le président de la République le décidera puisque c'est son choix et seulement son choix", insiste le Premier ministre. "Quitter Matignon, ce n'est pas la fin de la vie politique, et ce n'est pas de la fin de la vie tout court", précise-t-il.

Concernant l'avenir du pays, il assure réfléchir "comme tous les Français à la question de savoir qui gouvernera la France en 2012 et je souhaite que ce soit le président de la république" Nicolas Sarkozy.

"Diriger la France, c'est difficile. Pour moi, il n'y a pas une fin d'année ou un début d'année. Je vais partir quelques jours me reposer, mais avec un horizon qui est la réforme des retraites, la préparation d'un budget très difficile puisqu'il s'agit de réduire le déficit de notre pays et la sortie de la crise économique", a conclu le Premier ministre.

> Retrouvez les déclarations de François Fillon, minute par minute.