"Il y a des piétinements de la loi à tous les étages", a fustigé le député PS Laurent Fabius, mardi sur Europe 1, revenant sur l'affaire Woerth-Bettencourt dans laquelle le gouvernement est embourbé depuis quelques mois.
"Une violation manifeste de la loi"
S'exprimant sur le dernier rebondissement de l'affaire qui touche aux sources du journal Le Monde, l'ex-Premier ministre a dénoncé : "C'est une violation manifeste de la loi, pour ménager les intérêts supposés de Nicolas Sarkozy et du gouvernement. Et cette violation de la loi passe par une violation de la liberté de la presse", s'est-il emporté.
Interrogé sur les écoutes réalisées sous la présidence de François Mitterrand, Laurent Fabius s'est indigné : "Ce n'est pas parce que du temps des prédécesseurs de monsieur Sarkozy, il y a pu avoir tel ou tel comportement critiquable que ça autorise, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy et son gouvernement à s'asseoir allègrement sur les lois".
"Une égocratie"
"Dans le monde, il y a deux grands types de régime, a poursuivi le député PS de Seine-Maritime, l'un où c'est le président qui a les pouvoirs, un autre où c'est le Premier ministre. En France on en a un troisième : avec Sarkozy, nous sommes dans une égocratie. Le pouvoir n'est pas seulement réservé, il est aussi personnalisé", a martelé Laurent Fabius reprenant une expression déjà utilisée par François Bayrou.
"Ce système se caractérise par le fait que le président de la République contrôle absolument tout et prend des libertés extrêmement grandes avec les lois", a enfin assené l'ex-Premier ministre.