"Nous n'avons pas été mis au pouvoir pour faire des cocottes en papier". La réponse d’Arnaud Montebourg à Laurence Parisot ne s’est pas faite attendre. La présidente du Medef avait accusé dimanche sur Europe 1 le ministre du Redressement productif "d’interventionnisme social".
"L'Etat peut beaucoup"
"On ne peut pas, dans une grande nation comme la France, rester dans son bureau", a estimé Arnaud Montebourg. "Nous sommes, c'est vrai, des interventionnistes pondérés et modérés mais absolument intraitables lorsqu'il est nécessaire que des situations de reconstruction industrielle soient menées", a-t-il ajouté.
"L'Etat peut beaucoup", a fait valoir Arnaud Montebourg en référence à la célèbre phrase de Lionel Jospin qui avait lancé en 2000, "l’Etat ne peut pas tout". Le ministre du Redressement productif a fixé le cap pour le succès de sa politique : "je crois qu’en deux ou trois ans, les premiers effets se feront sentir".
Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Ayrault, "le ministère et ses commissaires ont traité 119 dossiers" d'entreprises en difficulté, qui concernaient environ 20.000 employés, et sur ce total, "nous en avons préservé 15.000 mais nous en avons quand même perdu 4.850", a détaillé le ministre.
"Le plan social de PSA est à discuter"
Concernant le dossier PSA, Arnaud Montebourg a voulu montrer de la fermeté. "Le plan social de PSA n'est pas à prendre ou à laisser, il est à discuter", a-t-il insisté. Selon le ministre du Redressement productif, "le gouvernement n'est pas un gestionnaire de plan sociaux".
Samedi, au Mondial de l'Automobile, Arnaud Montebourg avait annoncé des négociations "tripartites" le 25 octobre pour rediscuter du plan de restructuration de PSA Peugeot Citroën.
"La mauvaise foi des "pigeons exagérateurs"
Arnaud Montebourg est également revenu sur les "pigeons", ces entrepreneurs qui se sont eux-mêmes baptisés ainsi et entendent lutter contre les mesures fiscales visant les entreprises. "Ce sont des pigeons exagérateurs, et pas des pigeons voyageurs", a-t-il souligné, regrettant leur "mauvaise foi".
"S'ils avaient regardé les textes, ils auraient pu voir vu que la durée des détentions des actions est finalement protégée", a conclu le ministre du Redressement productif.