Une députée PS interpelle Jean-François Copé sur un sondage facturé au ministère de la Défense.
"Alors que le budget de l’Etat est confronté à des déficits sans précédent, vous conviendrez avec moi qu’un euro est un euro". C’est par cette phrase que s’ouvre la lettre adressée mardi par la députée PS Delphine Batho au patron de l’UMP. Elle réclame à Jean-François Copé le remboursement d’un sondage OpinionWay facturé 10.800 euros au ministère de la Défense et touchant, selon le site Mediapart, à des questions intéressant l’UMP.
Une étude à 10.800 euros
"Selon des informations publiées par le site Mediapart, le ministère de la Défense a acheté, pour un montant de 10.800 euros, une étude dont une partie des questions ne concernait pas la politique de défense nationale mais le parti politique que vous dirigez", rappelle la députée des Deux-Sèvres dans une lettre.
"Ainsi, les sondés ont été interrogés, par exemple, sur le conflit entre François Fillon et Jean-François Copé. Vous conviendrez avec moi que ce type d'étude n'a pas à être prise en charge par les deniers publics (...). C'est pourquoi je vous demande que l'UMP rembourse le ministère de la Défense dans les meilleurs délais", exige Delphine Batho.
La socialiste souligne que "cette commande du ministère de la Défense montre que, contrairement aux mensonges du gouvernement, les dépenses d'études d'opinion des différents ministères n'ont toujours pas été regroupées et centralisées au sein du SIG", le Service d'information du gouvernement. "Les ministères continuent de passer leurs propres commandes et les recommandations de la Cour des comptes sont restées lettre morte", déplore l'élue.
La polémique des sondages relancée ?
Pour le site Mediapart, il n’y a pas de doute : "C'est un nouveau dérapage après l'affaire des sondages de l'Elysée", écrit le site d’information. Payé "aux frais du contribuable", ce sondage touche effectivement "à la politique intérieure et au parti présidentiel".
Cette affaire intervient deux ans après une vive polémique. En 2009, la presse avait révélé qu’1,5 million d’euros avait été versé par l’Elysée en 2008 à Publifact, un cabinet d’études. La somme avait alors été jugée trop importante par la Cour des Comptes, et le parti socialiste avait demandé une enquête, avant d’y renoncer.