Jean-François Copé s’est invité sur un terrain électoral bien éloigné de son camp politique. En exhortant vendredi François Hollande à arrêter les négociations entre socialistes et écologistes sur le nucléaire, il s’est attiré les foudres des deux formations politiques.
Les pourparlers entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en vue d'un éventuel accord électoral en 2012 butent sur la question du nucléaire, auquel les Verts veulent mettre fin alors que le candidat socialiste à la présidentielle ne souhaite que réduire la part de l'électricité produite à partir de l'atome de 75% aujourd'hui à 50% d'ici à 2025.
Quand Copé s’adresse à la gauche "au nom de la France"
"Au nom de la France, je demande à François Hollande d'arrêter de négocier avec les Verts sur le nucléaire", a déclaré Jean-François Copé en marge de la commémoration de l'Armistice de 1918, se disant "très inquiet".
Et le secrétaire général de l’UMP de fustiger "ces discussions stériles avec les Verts qui n'ont rien d'écologique (...), qui sont proches de l'extrême-gauche" : une sortie qui a paradoxalement réuni l’opposition conte le maire de Meaux.
"Au nom de quelle France parle Monsieur Copé ?"
La réaction de Cécile Duflot, la secrétaire nationale d'EELV, ne s'est pas faite attendre : "au nom de quelle France parle M. Copé ? Au nom de quels intérêts attaque-t-il ainsi les écologistes ?", s'est-elle emporté. "Le secrétaire général de l'UMP traduit ainsi la panique qui saisit aujourd'hui les apôtres de la pensée unique qui ont dicté la politique énergétique de la France depuis quarante ans. Monsieur Copé évoque l'alibi national pour préserver les intérêts de quelques-uns", a-t-elle ajouté.
La riposte est également passé par Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS, qui a, lui aussi, donné des conseils à la majorité : l’UMP ferait mieux d’ordonner à son aile droite de cesser le rapprochement entamé avec le Front national de Marine Le Pen et ses thèses. "Il est plus utile pour la France de dialoguer avec les Verts qu'avec le Front National", a-t-il ajouté.
"Les négociations ne sont pas au point mort, elles continuent parce que nous souhaitons une victoire de la gauche, une alternative au sarkozysme dans laquelle l'écologie politique ait toute sa place", a tenu à rassurer le député vert Noël Mamère, samedi matin sur Europe 1, avant de rappeler la position d'EELV : "construire l'EPR, c'est en reprendre pour 60 ans de nucléaire".