Après l'accord PS-EELV., le chef de l'Etat met en garde contre "des dommages considérables".
L'accord PS-EELV commence à faire des vagues au-delà de la gauche. Nicolas Sarkozy s'est inquiété jeudi des conséquences dramatiques qu'entraînerait la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité, après l'accord qui fait toujours polémique entre les deux formations de gauche sur ce sujet.
Lors d'un discours à l'occasion du 3ème anniversaire du Fonds stratégique d'investissement, le chef de l'Etat a affirmé que "vouloir abandonner cette énergie, ou réduire autoritairement sa part dans notre mix énergétique sans disposer de solutions de substitution (...) cela signifie des dommages considérables à l'industrie française". "Je ne laisserai pas remettre en cause ce qui est un atout exceptionnel pour la France (...) Ce serait irresponsable", a prévenu Nicolas Sarkozy.
Un thème de campagne ?
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a tenu à rappeler que "toutes les familles politiques françaises ont porté cet effort national sans précédent qui a permis à la France d'être au premier rang" de l'industrie nucléaire.
"Je ne laisserai pas brader cet avantage pour la France, ce serait irresponsable, je ne laisserai pas remettre en cause ce qui est un atout exceptionnel pour la France et je ne laisserai pas dilapider l'héritage industriel et énergétique bâti ces cinquante dernières années", a-t-il dit.
Il a encore estimé que, grâce au sens de l'Etat de tous les présidents de la Ve République qui se sont succédé, le nucléaire avait fait l'objet jusqu'à présent "d'un consensus politique exemplaire et si rare dans notre pays".
L'UMP se frotte les mains
Avant lui, c'est l'UMP, en chœur, qui était montée au créneau jeudi matin pour fustiger et railler l'accord entre socialistes et écologistes sur le nucléaire.
"Tout est désormais caduc au PS… son programme comme son accord avec Europe Ecologie-Les Verts ", a ainsi estimé le ministre UMP de l'Agriculture, Bruno Le Maire, accusant François Hollande d'être incapable de faire "des choix clairs" sur le nucléaire. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a observé, de son côté, que le désaccord du PS et des écologistes était "fondamental", se demandant comment ils pourraient gouverner ensemble.
"Les Français peuvent comprendre que leur emploi est menacé par la crise, mais à cause d'un petit accord entre les socialistes et les Verts, ça c'est insupportable", a déclaré pour sa part le ministre du Travail, Xavier Bertrand, chiffrant à 400.000 le nombre d'emplois directs qui seraient supprimés.