Le tsunami qui a endommagé les installations nucléaires japonaises a relancé en France le débat sur le nucléaire. Premiers à remettre en cause cette énergie, les écologistes demandent la tenue d’un débat sur la question avant un référendum. Focus sur les points de vue exprimés par les principaux leaders écologistes ces derniers jours.
Cécile Duflot a dénoncé mardi le discours "lénifiant" du gouvernement français face aux incidents nucléaires survenus au Japon. La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts réclame un référendum sur l'énergie nucléaire en France. "Il faut sortir du nucléaire bien sûr, décider tout de suite c'est possible", a affirmé Cécile Duflot, rappelant que "ça fait des années que les écologistes demandent deux choses : un vrai débat public sur l'énergie" et ensuite "la possibilité de décider par référendum notamment d'engager la sortie du nucléaire".
Eva Joly voit dans le nucléaire "un risque qui n'est pas utile". "Il y a d'autres solutions que nous ne prenons pas", explique-t-elle, appelant à une sortie du nucléaire en France "dans les 20 années à venir". Elle a réclamé lundi la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim pour des raisons de sécurité, après les accidents nucléaires déclenchés au Japon par le séisme de vendredi.
Noël Mamère tient un discours similaire à ses collègues d’Europe-Ecologie-Les Verts. Favorable à un "débat public sur le nucléaire", le député-maire de Bègles a estimé sur Europe 1 lundi que "le nucléaire doit se réconcilier avec le débat démocratique". Selon lui, un tel débat n'a jamais eu lieu en France, pays qui comprend pourtant "58 réacteurs nucléaires". Ce débat serait un prélude à un référendum sur le nucléaire. Il souhaite également à une fermeture de la centrale de Fessenheim, jugée trop vieille.
Pour Daniel Cohn-Bendit, "Il faut se poser la question de la nécessité de l'énergie nucléaire civile. N'est-il pas temps de tirer la sonnette d'alarme et de concevoir une sortie du nucléaire ?", s'interroge le co-président du groupe Les Verts au Parlement européen. "Il ne faut pas léguer aux générations futures un monde où on dépend du nucléaire civil parce que le nucléaire n'est pas à 100% maîtrisable", poursuit-il
Nicolas Hulot pense pour sa part que "le nucléaire doit faire l'objet, a minima, d'un débat national, d'un référendum" en France, estimant qu'"on ne peut pas remettre le sort de l'humanité dans une vulgaire et tragique roulette russe".
Greenpeace tient sur le nucléaire un discours sans ambages. Pour l’association écologique, "le nucléaire met en péril notre planète. Il est dangereux, inutile et coûteux. Il faut impérativement y renoncer".
Mercredi, de Marseille à Lille en passant par Paris, Bordeaux ou Loyn, les écologistes se sont rassemblés par dizaines pour des flash mobs (mobilisations éclairs) dans les centres villes pour exprimer leur hostilité au nucléaire et marquer leur solidarité avec le Japon.