La gauche a perdu 25 départements dimanche soir et n'en a gagné qu'un, la Lozère, à l'issue du second tour des départementales. Seuls 34 département restent donc aux mains du PS et de ses alliés, la droite régnant désormais sur 66 départements. Le FN, lui, n'emporte aucun département, et seulement 43 à 47 cantons, contre 1.137 à 1.157 pour la droite et 776 à 796 à la gauche. Pourtant, selon l'éditorialiste d'Europe 1 Olivier Duhamel, c'est tout de même un "triomphe" pour le parti de Marine Le Pen.
L'installation du "tripartisme". "N'oublions pas, cela reste vrai, le triomphe en voix du FN : 4 millions de voix au total. Le FN, avec 24% au niveau national dimanche, fait certes moins que les 25% du premier tour. Mais dans tous les cantons où il était présent, il fait des scores considérables, à 30-40%", analyse le politologue. "Le FN progresse dans toutes sortes de cantons : populaires comme à la Seynes (Var) ou dans des cantons infiniment plus bourgeois", poursuit le spécialiste, pour qui la première leçon du scrutin est l'installation du "tripartisme".
Le parti de Marine Le Pen, toutefois, continue souvent de butter sur le seuil des 50% de voix exprimées, nécessaires à l'obtention d'un élu. "Il n'y a pas encore de majorité d'électeurs qui veulent voter pour le FN", analyse Olivier Duhamel. La faute au scrutin ou au parti ? "Dans une démocratie, il faut être capables d'avoir une majorité, d'avoir des alliés. Le FN doit s'en prendre à lui même", selon le politologue. Faut-il instaurer la proportionnelle pour les prochaines élections, notamment les législatives, comme le réclame Marine Le Pen ? "Il y aurait 150 députés FN à l'Assemblée et une Assemblée ingouvernable", tranche le politologue.
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