Non, Ségolène Royal ne veut pas faire "de polémique" à propos du calendrier des primaires. La présidente de la région Poitou-Charentes et candidate aux primaires socialistes l'a assuré dimanche matin, lors du Grand Rendez-vous Europe 1/LeParisien-Aujourd'hui en France, se plaçant ainsi sur une ligne de non-division au Parti Socialiste. Pour autant elle l'a affirmé : "la question du calendrier est importante".
Un vote pour les primaires en juillet
Alors que Martine Aubry a confirmé samedi qu'il faut au Parti socialiste "une organisation irréprochable et transparente" et que cela en passe par le "respect du calendrier", Ségolène Royal a dit, dimanche sur Europe 1, espérer que "la suite ne lui donnera pas tort" et "qu'il restera d'ici l'automne des occasions de rectifier le tir". Car, a-t-elle expliqué, "ce n’est pas normal" que "le principal parti d’opposition" n’ait pas de candidat pour la présidentielle.
Quant à sa "préférence", Ségolène Royal a avoué penser que les socialistes pourraient "voter avant l'été". Et ce, "puisque le dépôt des candidatures est en juin, moi, j'imagine très bien une campagne de primaires qui durera un mois, c'est déjà très long !".
Son expérience
La candidate aux prochaines primaires s'est aussi étonnée de ce calendrier, qualifiant d'une "drôle d'idée" d'avoir repris "le même qu'en 2006". Simplement "puisque l'on sait très bien que nous n'avons pas eu assez de temps pour recoller les morceaux, pour préparer nos équipes et pour préparer les alliances", lors de la dernière élection présidentielle. "Il y a un travail considérable à faire", a-t-elle assurée.
"Plus on a de temps pour le faire mieux c'est" :
Ségolène Royal se retrouve seule face aux ténors de la direction du parti et a plaidé pour un calendrier des primaires différent. Mais elle explique cette décision par son "expérience de la campagne (présidentielle) précédente". Pour elle, "le bon déroulement des primaires est une des conditions de la réussite de l’élection présidentielle : c’est la première phase de la campagne de l'élection présidentielle".
Et si DSK se présente ?
"Il n’y a pas de pacte à trois", a enfin affirmé Ségolène Royal. Pour autant, la candidate des primaires socialistes n'a pas indiqué sur Europe 1 si elle s'effacerait ou non au retour possible de Dominique Strauss-Kahn en vue des élections présidentielles. "Si Dominique (Strauss-Kahn) revenait, je discuterais avec lui pour voir quel est le meilleur dispositif gagnant", a-t-elle déclaré avant de préciser que l'actuel président du FMI pourrait jouer un rôle si elle était élue. "Mon souhait le plus cher, c’est que Dominique Strauss-Kahn apporte sa compétence pour permettre de lutter contre la crise financière internationale", a-t-elle ajouté.
Quant à la logique de placer le premier secrétaire du parti - actuellement Martine Aubry - en tant que candidat officiel du PS, Ségolène Royal n'est pas pour. "On pourrait être légitimement en situation d’être candidat quand on est à la tête d’un parti, si les règles du jeu sont posées au moment où il y a l’élection du chef du part", a-t-elle analysé avant d'ajouter qu'"en ce qui concerne le PS, cette règle n’a pas été posée".