La position est délicate pour Stéphane Richard. Le PDG d’Orange a été mis en examen mercredi pour un motif très lourd, "escroquerie en bande organisée" dans l'enquête sur l'arbitrage contesté dont a bénéficié Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit Lyonnais. Une décision qui met dans l’embarras le gouvernement et l’Elysée, avec cette question : faut-il maintenir l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à la tête d’Orange, détenu à 27% par l’Etat ? Selon les informations d’Europe 1, c’est le président lui-même qui a tranché mercredi en faveur d’un maintien de Stéphane Richard à la tête de l’opérateur.
Réunion au sommet. C’est lors d’une réunion tenue mercredi soir à l’Elysée, en présence notamment du secrétaire général et du secrétaire général adjoint du palais présidentiel, que François Hollande a tranché. Pour le chef de l’Etat, c’est l'intérêt de l'entreprise qui compte, en l'occurrence Orange. En clair, tant que Stéphane Richard n'est pas entravé par la justice, que l’enquête ne l'empêche pas de diriger librement son entreprise, il n'y a aucune raison de le débarquer. Le respect de la présomption d'innocence s'applique donc strictement.
Le choix de la mansuétude. Cette clémence à l'égard d'un grand patron qui dépend en partie de l'Etat peut surprendre, quelques semaines seulement après la démission de Jérôme Cahuzac. C’est qu’entre un ministre lui aussi mis en examen et un grand patron poursuivi pour "escroquerie en bande organisée", il y a ce que l’Elysée qualifie de responsabilité politique. Le politique, répète souvent le président, "doit être insoupçonnable", et dès qu'il est mis en examen il doit partir au nom de l'exemplarité...
Jusqu’au bout. Cette indulgence à l’égard de Stéphane Richard ne signifie pas, précise-t-on à l’Elysée, que l’Etat marque une pause dans la contestation de l’arbitrage favorable rendu à Bernard Tapie. Le chef de l’Etat est en effet bien décidé à aller jusqu’au bout.