L'affaire du Sofitel n'est pas terminée. Et pour cause, dans sa décision rendue publique mardi, le juge McKeon a refusé de classer sans suite la plainte au civil contre Dominique Strauss Kahn. Affaire du Sofitel, mais aussi celle du Carlton de Lille, affaire Banon, Europe1.fr revient sur les procédures en cours ou classées et fait le point.
L'affaire du Sofitel (à suivre). Tout commence le 14 mai 2011. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et favori parmi les possibles candidats socialistes à la présidentielle française de 2012, est arrêté à New York à son départ pour Paris. Nafissatou Diallo, une Guinéenne employée de l'hôtel Sofitel à Manhattan l'accuse d'agression sexuelle, il nie. Sous l'œil des caméras du monde entier, il est incarcéré quatre jours puis assigné à résidence à New York jusqu'au 1er juillet. Il démissionne du FMI.
Le 8 août, Nafissatou Diallo porte plainte au civil contre DSK pour "agression violente et sadique" et demande des dommages et intérêts. Le 19 août, un rapport médical conclut à un viol, la défense de DSK l'estime "basé presque exclusivement sur les propos" de la victime présumée.
Le 23 août, les poursuites au pénal à New York sont abandonnées. Le procureur estime que DSK a eu "une relation sexuelle précipitée" avec Mme Diallo mais que des mensonges de cette dernière ont "sérieusement entamé sa crédibilité".
Le 4 septembre, DSK regagne Paris. Et le 18, il reconnaît avec Diallo une relation "non tarifée" qu'il qualifie de "faute morale", affirmant qu'il n'y a eu "ni violence, ni contrainte" sur TF1.
Le 26 septembre, sa défense new-yorkaise demande le classement sans suite de la plainte au civil invoquant son immunité judiciaire comme patron du FMI lors du dépôt. Une immunité que conteste la défense de Nafissatou Diallo.
C'est le 28 mars que se déroule la première audience à New York sur la procédure civile. La défense de DSK demande un classement sans suite de la plainte. Mais le 1er mai, le juge new-yorkais McKeon ne reconnaît pas l'immunité diplomatique de DSK et rejette sa demande de classement, ouvrant ainsi la voie aux préparatifs d'un procès. A suivre donc. Sauf si les parties parviennent à se mettre d'accord sur des dommages et intérêts.
L'affaire du Carlton de Lille (à suivre). Le 21 février 2012, DSK est placé en garde à vue deux jours et une nuit à Lille, dans le Nord, pour "complicité de proxénétisme" et "recel d'abus de bien sociaux", après des mois d'évocation par les médias de liens présumés de Dominique Strauss-Kahn avec un réseau de prostitution réunissant policiers, hommes d'affaires proches du PS et un proxénète belge, "Dodo la Saumure", pour organiser des soirées libertines notamment à Washington la veille de son arrestation.
Un mois plus tard, le 26 mars dernier, DSK, qui plaide non coupable, est mis en examen à Lille pour "proxénétisme en bande organisée". Il est alors placé sous contrôle judiciaire. L'ancien patron du FMI répond "libertinage". La justice française devra trancher entre ces deux versions. A suivre.
L'affaire Banon (classée). Presque deux mois après les déboires new-yorkais de DSK, le 6 juillet 2011, une jeune romancière française, Tristane Banon, porte plainte à Paris affirmant avoir été agressée sexuellement en 2003 par DSK. En octobre, le parquet classe la plainte sans suite à cause de la prescription des faits qu'il reconnaît toutefois comme agression sexuelle.