Plus d'un mois après l'éviction de leur champion, les orphelins de Dominique Strauss-Kahn n’arrivent toujours pas à trouver une stratégie commune, bien que Pierre Moscovici s’en défende.
"On dit que les strauss-kahniens sont divisés. Moi je sais où ils sont. Aujourd’hui, ils sont avec moi. Demain, j’espère qu’ils seront avec moi", a lancé le député PS du Doubs, jeudi matin sur Europe 1, disant représenter une centaine d’élus.
Faire vivre les idées de DSK
Il y a quelques jours, Pierre Moscovici a soumis à tous les candidats à la primaire PS un texte, L’audace d’innover. Il attend désormais leur réponse pour se décider.
"Nous avons souhaité la candidature de Dominique Strauss-Kahn. On sait qu’elle ne viendra pas. Mais nous pensons que les solutions que proposaient DSK - des solutions économique centrées sur l’investissement, des solutions écologiques, des solutions européennes, des solutions qui mettent l’accent sur l’innovation - sont toujours les bonnes solutions pour la France", a expliqué le député socialiste.
"Nous souhaitons que ces solutions soient centrales, non seulement lors de la primaire, mais aussi lors de la campagne présidentielle", a-t-il ajouté.
Moscovici, candidat ?
Reste que si les réponses n’étaient pas satisfaisantes, Pierre Moscovici n’hésiterait pas à présenter sa candidature à la primaire : « Je me déciderai la semaine prochaine", a-t-il précisé. "Ce n'est pas trop tard : c'est le 28 juin que la primaire PS commence !", a ensuite martelé le député.
"Si j'étais candidat, je pourrais apporter cette voix de l'expérience - j'ai été ministre, député, eurodéputé - et de renouveau aussi. Mais, je suis avant tout un porteur de collectif. (…) Nous prendrons une décision collective", a-t-il insisté.
Cambadélis vs. Moscovici
Toutefois, parmi les ex-soutiens de DSK, certains ont décidé de ne pas attendre Pierre Moscovici. Ainsi, Jean-Christophe Cambadélis a affiché lundi son soutien à Martine Aubry, "une candidate qui assure et qui rassure".
Selon lui, "elle est la plus à même de préparer un grand mouvement populaire dans le pays, un arc majoritaire qui rassemble les démocrates, les écologistes et les socialistes".
"Ce n’est pas parce que Jean-Christophe Cambadélis fait une chose que je vais le suivre (…). Sa démarche n’est pas la mienne. Sa démarche est personnelle", a rétorqué Pierre Moscovici.
Depuis le congrès de Reims, les deux hommes sont à couteaux tirés. A l’époque, Pierre Moscovici avait rejoint Bertrand Delanoë et François Hollande, tandis que Jean-Christophe Cambadélis suivait Martine Aubry et Laurent Fabius, consacrant la scission du mouvement "Socialisme et démocratie" créé par DSK.
Hollande, Aubry : qui choisit qui ?
Quid des autres strauss-kahniens. L’influent club "Inventer à gauche", formé des ex-rocardiens mené par le député-maire de Grenoble Michel Destot, avec les anciens ministres Catherine Tasca et Alain Richard rechigne, pour l’heure, à rejoindre Martine Aubry, alliée de Laurent Fabius, dont ils n'ont pas digéré le "non" en 2005 à la Constitution européenne. Cependant, ils devraient officialiser un texte de soutien à la Première secrétaire, dans les jours qui viennent.
En revanche, Gérard Collomb, député-maire de Lyon, devrait rejoindre François Hollande. Tout comme le président du conseil général de Seine-et-Marne, Vincent Eblé.