L’INFO. La majorité est finalement assez sereine. "Valls se succédera à lui-même après le vote des députés", a ainsi assuré Claude Bartolone sur Europe 1, le 10 septembre. Mardi prochain, le Premier ministre engagera la confiance de son gouvernement devant l’Assemblée nationale. "La majorité, elle sera là, il ne peut pas en être autrement", prophétisait Manuel Valls il y a quelques semaines. Avant de laisser planer un doute ce dimanche dans le JDD : "il peut toujours y avoir un accident". Il n’y en aura pas, et Europe1 vous explique pourquoi.
Vers une trentaine d’abstentions au PS. Malgré des résultats économiques en berne et une majorité qui tangue sous les coups de boutoir des frondeurs, le chef du gouvernement a raison de ne pas s’inquiéter. En avril dernier, 11 élus socialistes s’étaient abstenus de voter la confiance au tout nouveau Premier ministre. "On devrait être au moins une quarantaine cette fois-ci", confie à Europe 1 Laurent Baumel, élu d’Indre-et-Loire. Ils devraient plutôt être une petite trentaine.
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"Ils s’abstiennent, ils sont mignons". Leur rendez-vous à la fête de l’Huma, samedi, attablés avec Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ressemblait à un baroud d’honneur. "Ils s’abstiennent, ils sont mignons. Ils ont un couteau sans lame. Un jour, ils auront du courage", regrette ce dernier. Car si, symboliquement, voir des élus socialistes s’abstenir n’est pas une bonne nouvelle en soi pour Manuel Valls, cela n’aura aucune d’incidence sur l’issue du vote. Comme le prévoit l'article 49 alinéa 1 de la Constitution, seuls les suffrages exprimés sont en effet pris en compte. Et Manuel Valls sait qu’il peut compter sur le vote des 17 députés radicaux. Pour renverser le gouvernement, il faudrait donc, au minimum, entre 60 et 70 abstentions. Hautement improbable. Et si certains osaient voter contre, "c’est un coup de pied au cul et la sortie du groupe", prévient Bruno Le Roux, le patron des élus à l’Assemblée, dans le JDD.
"Mon objectif n’est pas de faire tomber le gouvernement". Les députés à la pointe de la contestation n’ont, de toute façon, aucune intention de forcer Manuel Valls à remettre sa démission à François Hollande. Et ils l’assument. "Mon objectif n’est pas de faire tomber le gouvernement. Je ne suis pas un opposant, je suis en désaccord", affirme Pascal Cherki, député de Paris, dans Le Parisien de dimanche. "Voter la confiance, c’est l’intérêt bien compris des députés socialistes. Ils savent très bien que s’ils ne la votent pas, ils s’exposent à une dissolution et donc à la perte de leur mandat", décrypte pour Europe 1 Guillaume Tusseau, professeur à Science Po Paris.
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Si Manuel Valls a sollicité la confiance du Parlement - alors que "la Constitution ne l’y oblige pas", rappelle notre politologue -, c’est qu’il est sûr de son coup. "La question n’est pas de savoir si ça passe, mais de passer avec de la force, des marges", conclut-il dans le JDD.