Le député européen José Bové dénonce le projet de Politique agricole commune (PAC) validé mercredi par les 27 États membres, jugeant qu'elle "entérine la politique du chacun pour soi" . "C'est un triste jour pour l'Europe. L'esprit de la Politique Agricole Commune a disparu", estime José Bové, pour qui les chefs d'Etats et de gouvernements ont autorisé "ni plus ni moins une renationalisation de la PAC. C'est la politique du chacun pour soi qui l'emporte", affirme le vice-président de la Commission agriculture du Parlement européen.
Selon lui, les "mesures de verdissement ont pratiquement disparu et seront laissées à l'appréciation des États membres qui les rendront les moins contraignantes possible". José Bové déplore notamment la disparition d'une rotation obligatoire des cultures (dont des légumineuses pour les animaux) qui aurait permis "de réduire notre dépendance vis-à-vis des importations de soja en provenance d'Amérique du sud" et "d'améliorer la qualité des sols". " C'était la mesure centrale pour commencer à sortir du modèle agro-industriel. Le lobby de l'agro-industrie a remporté la partie en permettant de continuer la monoculture sur 80% de la surface des exploitations" dénonce-t-il.
José Bové appelle donc les députés européens à "réagir cet automne en refusant de voter en seconde lecture une réforme de la PAC socialement injuste, écologiquement intenable, économiquement stupide, et politiquement dangereuse."