L’INFO. Au lendemain de l’annonce des chiffres du chômage, une nouvelle fois catastrophiques, l’exécutif veut ouvrir une nouvelle phase, économique avant tout. C’est le message qu'est venu faire passer François Hollande, mercredi, sitôt le projet de loi sur le mariage pour tous adopté : "Aujourd'hui plus que jamais le rassemblement du pays doit se faire sur ce qui est attendu par beaucoup de nos compatriotes : l'emploi, le redressement, la confiance". Conséquence : les réformes sociétales devront patienter avant d’être mises en œuvre. Officiellement, Matignon invoque un calendrier parlementaire surchargé pour justifier ces reports. Officieusement, l’Elysée ne veut plus en entendre parler.
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Apaiser avant de (re)débattre. Dans un entretien accordé à 20 Minutes, vendredi, Jean-Marc Ayrault confirme, sans le dire, que les priorités ont changé. "Il faut donner du temps et des signes d'apaisement qui sont attendus. (…) On ne va pas ouvrir tous les jours un nouveau débat (…) Plus que jamais, je veux rassembler les Français autour de la bataille de l'emploi", a conclu le Premier ministre, sur la même ligne que son patron. L’exécutif ne veut pas relancer un débat de société long et clivant.
La PMA, la fin de vie, d'ores et déjà repoussées. Selon les informations d’Europe1, le chantier de la loi sur la fin de vie est repoussé. "On a tout le quinquennat pour le faire", balaye ainsi une source haut placée. Même chose pour la question de la PMA, qui a pollué les débats sur le mariage pour tous et devait initialement être évoqué dans le projet de loi sur la famille, prévu d’ici la fin de l’année. C’est du moins ce qu’assurait la ministre en charge du dossier, Dominique Bertinotti. Elle devra patienter.
Les partisans du droit de vote des étrangers aux élections locales, promesse du candidat Hollande, ont quant à eux été priés de remballer leurs tracts et argumentaires pour se concentrer sur le service après vente du pacte de compétitivité. Même l'arbitrage sur la modulation des allocations familiales, acquis dans son principe, est renvoyé à l'automne. Une exception notable, tout de même : la réforme des retraites sera engagée cette année. Paris l’a promis à Bruxelles.