Le contexte. Depuis l’annonce du dépôt d’un projet de loi à l’Assemblée nationale sur le mariage pour tous, le gouvernement a toujours affirmé que la procréation médicale assistée (PMA) n’y figurerait pas. L’équipe de Jean-Marc Ayrault avait en revanche toujours laissé planer le doute sur son attitude si, d’aventure un amendement, allant dans ce sens était présenté dans l’hémicycle. Ce doute a été définitivement levé par Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem et finalement François Hollande, mercredi soir.
La position de Hollande. Lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre hollandais Mark Rutte, mercredi, François Hollande a assuré que la question d'inclure et de voter l'assistance à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes dans le projet de loi sur le mariage pour tous sera tranchée par les parlementaires. "Le texte tel qu'il a été préparé prévoit le mariage et l'adoption, il n'intègre pas la PMA, cette question là sera sûrement débattue au parlement qui en décidera souverainement", a indiqué le chef de l'Etat. "Si le parlement - et je crois qu'il y aura des propositions d'amendements - décide d'aller dans le sens de la procréation médicalement assistée, le parlement est souverain", a-t-il ajouté.
Les ministres avant lui. C’est en fait Christiane Taubira qui avait ouvert la porte à la PMA dès mardi soir, comme l’a révélé Le Lab. "Le texte actuel du gouvernement ne traite pas de ce sujet. S'il arrive dans le débat parlementaire, le gouvernement ne bloquera pas les choses", avait affirmé la ministre de la Justice lors des Rencontres de la laïcité. Najat Vallaud-Belkacem a rebondi ensuite mercredi. "C'est une très bonne chose qu'elle ait exprimé les choses de cette façon. Cela signifie, c'est ainsi que je ressens aussi les choses, que le gouvernement n'a pas l'intention de bloquer à tout prix cette mesure", a assuré la porte-parole du gouvernement, également ministre du Droit des femmes.
Pourquoi c’est un changement ? Le 7 novembre dernier, après la présentation du texte en Conseil des ministres, Christiane Taubira s’était montrée beaucoup plus prudente sur la question de la PMA. "S'il y a effectivement un amendement sur la procréation médicalement assistée, nous aurons la discussion qui convient et nous verrons ce qu'il en adviendra", avait-elle affirmé.
Le gouvernement se cache, estime NKM. "Cette attitude hypocrite qui consiste à dire qu'on n'est ni pour, ni contre, mais pas trop pour et qu'on va laisser faire le groupe socialiste, c'est scandaleux, ce n'est pas la position d'un gouvernement responsable", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Selon elle, "ce n'est pas bien de se cacher comme ça derrière le groupe parlementaire". "Ils peuvent être pour, ce qui n'est pas mon cas, mais dans ce cas qu'ils le disent et qu'ils l'assument", a-t-elle lancé.
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