Son nom et sa "gueule d'ange" en font à la fois l'avenir du Front national. Pour le Time, elle est même "l'étoile montante du FN". A 22 ans, Marion Maréchal-Le Pen, petite-fille de Jean-Marie et nièce de Marine, a d'ores et déjà réussi son parachutage dans la 3e circonscription du Vaucluse. En tête avec 34,63% des voix, la jeune étudiante peut désormais rêver d'une victoire aux législatives, et qui sait, devenir la plus jeune députée de l'Hémicycle. La dernière "blonde" en date de la lignée Le Pen est désormais la vitrine du FN troisième génération. Version light ou copie conforme ?
Ce qui la distingue
# L'inexpérience de la jeunesse
Personne ne s'imaginerait voir un Le Pen craquer devant les caméras. Et pourtant, il y a deux ans, candidate aux élections régionales en Ile-de-France, Marion Maréchal-Le Pen a perdu ses moyens. Lorsqu’une journaliste demande à la jeune étudiante des précisions sur le programme social du FN, celle-ci s'effondre. Elle doit "réfléchir car elle n’a pas tout en tête", dit-elle gênée, le regard perdu. Présente à ses côtés, Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du FN, vole à son secours. Sans succès. Marion Maréchal-Le Pen demande à stopper l'interview.
Regardez l'interview en question :
# Un style plus lisse
Récemment interrogée par le Guardian, la frontiste résume sa marque de fabrique : "à génération différente, style différent". Plus concrètement, la jeune étudiante au sourire "angélique" a la blondeur de sa tante, la modération en plus. Interrogée sur France 2 dimanche soir sur son bon score, la jeune étudiante en droit fait passer les éléments de langage du Front national en douceur : "c'est la confirmation que le vote Front National n'est pas un vote de crise mais de conviction, majoritairement présent dans le Vaucluse" , explique-t-elle dans un discours articulé, posé et ponctué de "je vous en prie".
Marion Maréchal-Le Pen au soir du 1er tour :
# Une image plus moderne
Sa tante s'est attachée à dépoussiérer l'image du parti. Marion Maréchal-Le Pen, elle, veut incarner une image de jeune fille moderne et bien de son temps. Quitte à faire quelque fois grincer des dents la famille. Comme sur ses fréquentations. Son grand-père et sa tante ne peuvent prononcer le mot "communiste" sans faire une crise d'urticaire, et pourtant, la petite-fille Le Pen avoue avoir "flirté" avec l'ennemi. Avant de prendre sa carte au Front national à 18 ans, Marion Maréchal-Le Pen ne s’est ni empêchée d’ "aller voir ailleurs", ni privée d' "avoir des amis communistes".
Dans sa quête d'identité, la jeune pousse du FN a même songé à adhérer à l’UMP : "c’est vrai que le personnage Sarkozy m’a intriguée au départ", confiait-elle sur Radio Courtoisie le 1er juin.
Et sur le fond, Marion Maréchal-Le Pen ne valide pas toutes les idées du parti d'extrême droite. Comme sur la peine de mort par exemple. Sa tante veut un référendum pour la restaurer. Elle, est contre. Une question de génération ?
Ce qui en fait une Le Pen
# Un discours anti-immigration
Conformément à la ligne du Front national, Marion Maréchal-Le Pen a fait de l'immigration son cheval de bataille et le cœur de sa campagne aux législatives. La candidate frontiste le martèle : elle veut limiter de façon drastique l'immigration en France. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que "le pays n'est pas en mesure d'assimiler ses nouveaux arrivants et de financer en même temps leur mode de vie et leur revendications identitaires", justifie-t-elle au Guardian. En privilégiant aussi les questions de sécurité et de protectionnisme…Marion Maréchal-Le Pen perpétue le discours traditionnel du parti d'extrême droite, à savoir la "protection de l'identité française".
# La réthorique
Même si ses débuts en 2010 ont été difficiles, Marion Maréchal-Le Pen n'entend pas se laisser démonter du haut de ses 22 ans. Elle se révèle aujourd'hui aussi à l'aise devant les caméras que son grand-père et sa tante. Faisant preuve d'un certain aplomb, la jeune frontiste expliquait tout sourire dimanche soir pourquoi elle devait l'emporter le 17 juin : "Il est grand temps que les Vauclusiens obtiennent enfin le député auquel ils ont droit, à savoir un vrai député d'opposition comparé à la droite molle", lance-t-elle au micro de BFM TV.
# Un nom à défendre
Comme Marine Le Pen avant elle, Marion Maréchal-Le Pen veut défendre l'honneur du fondateur du Front national. Dans la 3e circonscription du Vaucluse, fortement épaulée par son grand-père, Marion Maréchal-Le Pen, se sent donc investie d’une mission. A Carpentras, la lepéniste de troisième génération veut "laver l’affront" fait à Jean-Marie Le Pen, quand le FN avait fait figure d'accusé après la profanation de tombes juives en mai 1990 (trois mois après sa naissance, nldr). Un pari qu'elle est en passe de réussir.