Les socialistes se sont réunis en bureau national mardi. Une réunion exceptionnelle consacrée à la crise et destinée à définir l'attitude à adopter face à la règle d'or pour équilibrer les finances publiques, que le gouvernement veut faire inscrire dans la Constitution. Mais au même moment, à New York, le juge annonçait l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn.
S'exprimant publiquement pour la première fois depuis son arrestation, l'ancien patron du FMI a confié alors sa "hâte de rentrer" en France. Une déclaration qui a quelque peu perturbé le rendez-vous du PS.
Les proches de DSK ont la tête ailleurs
Les socialistes se sont réunis pour tenter de parler d'une seule voix sur les questions de la dette, de la fiscalité ou des solutions à adopter face à la crise. Mais c'était sans compter Dominique Strauss Kahn.
Alors que le bureau national débute, crucial pour la crédibilité des socialistes, les proches de DSK n'écoutent pas, les yeux rivés sur leur écran de téléphone dans l'attente de la décision du juge de New York. L'affaire Strauss-Kahn parasite la réunion, comme pour le lancement de la primaire ou comme le jour où Martine Aubry déclare sa candidature à Lille fin juin, au moment même où l'affaire DSK commence à basculer, ont raconté des participants au micro d'Europe 1.
Aubry nie toute "interférence"
Mais l'ex-Première secrétaire du parti, interrogée par Europe 1, nie toute difficulté et fait le grand écart. "Excusez-moi, je n'ai pas vu d'interférence. Il y a des moments où il y a des mauvaises nouvelles, quand nous avions appris ce que nous avions appris pour Dominique et où la crise reprenait, et il y a des moments où il y a de meilleures nouvelles, quand Dominique Strauss-Kahn se retrouve libéré de ce cauchemar, et où, en même temps, les socialistes sont unis pour redresser la France", explique-t-elle.
Pourtant, à la sortie du bureau national, les socialistes sont assaillis de questions sur DSK. François Hollande joue l'ironie sans parvenir à cacher une certaine lassitude. "Tant mieux pour lui (DSK), ça ne change rien", assure-t-il interrogé par Europe 1. Quant à Ségolène Royal, "la page est tournée", veut-elle croire.
Mais sur le terrain, "les électeurs sont exaspérés", s'alarme pourtant un député, qui appelle ses collègues à revenir aux sujets qui préoccupent les Français.