Jean-Noël Guérini a le sourire. "Je suis content. Je suis même très content", expliquait mercredi, dans son bureau du Sénat, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Il a de quoi. Présenté mercredi après-midi au bureau national du PS, le rapport de la commission d’enquête sur les Bouches-du-Rhône, pilotée par l’ex-ministre de la Défense, n’est pas franchement virulent à l’égard du baron socialiste marseillais. Loin de là.
Pas de "mise sous tutelle" de la fédération, ni de "mise à l’écart" des principaux dirigeants, comme le demandait Arnaud Montebourg, dont les accusations avaient été à l’origine de l’enquête de la commission. Juste un "contrat de rénovation", dont les propositions conviennent parfaitement à Jean-Noël Guérini : "Je suis d’accord à 1000 pour cent…"
"Faiblesse" et "dérive"
Dans ce texte de 27 pages, les enquêteurs, qui ont procédé à 89 auditions, notent tout de même des "faiblesses" et des "dérives" parmi leurs camarades locaux. Comme "des sections locales aux effectifs particulièrement élevés", dans lesquelles "les votes produisent une majorité massive dans le sens recommandé par l’édile".
Ils constatent aussi un "nombre de non résidents élevés, voire anormaux, dans quelques sections à gros ou moyens effectifs". Et considère comme une "anomalie que des dizaines, parfois des centaines, de membres du parti soient inscrits dans une section alors qu’ils vivent dans un autre quartier ou une autre commune". Ils notent aussi une "tendance à faire des sections taillées sur mesure", ou l’existence d’une "section hors sol regroupant les amis d’un élu cantonal", sans adresse précise.
Montebourg égratigné pour "sa mauvaise méthode"
Si le constat est sévère, la médication, donc, demeure légère. Arnaud Montebourg est même un peu égratigné dans le rapport, puisqu’est évoquée "sa mauvaise méthode", notamment une "entorse à l’indépendance de la justice", le député de Saône-et-Loire ayant fait état de la procédure judiciaire visant Alexandre Guérini, le frère du patron du département. Sont même pointées "des affirmations (…) restées au stade d’accusations péremptoires".
Bref, de quoi donner le sourire à Jean-Noël Guérini. Lequel demande que les préconisations du rapport "soient appliquées pour toutes les fédérations. Sinon, on fera des contentieux", prévient le patron du conseil général des Bouches-du-Rhône, qui s’apprête à rendre public en fin de semaine le nom du candidat à la primaire qu’il soutiendra.