Unité, unité, unité… le mot d’ordre du congrès de Toulouse était clair. Cela n’a pas empêché Ségolène Royal de s’affranchir de la consigne et ce dès le discours d’ouverture, qu’elle a prononcé vendredi en tant que vice-président de l’Internationale socialiste. Comme il y a quelques jours dans Le Monde, la candidate socialiste à l’élection présidentielle a fait la leçon à François Hollande et Jean-Marc Ayrault.
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"Il est temps de passer aux actes. Faisons-le !", a lancé Ségolène Royal à la tribune. "Oui, la réforme bancaire à laquelle se sont attelés François Hollande et Jean-Marc Ayrault doit être faite sans tarder. Faisons-le !", a-t-elle insisté.
Celle qui ne possède désormais comme seul mandat que la présidence de la région Poitou-Charentes n’entend pas rester en jeu. Sa posture est désormais celle de la vigilance. Et du rappel à l’ordre. "Il faut être beaucoup plus offensif et beaucoup plus audacieux. Il y a vraiment urgence. Ça ne va pas assez vite au sens où les entreprises sont en grande difficulté", a-t-elle décoché à l’issue de son discours, face aux journalistes. "Il faut qu’on sorte de cette phase de rodage pour entrer dans un rythme de croisière. Il faut maintenant passer à une nouvelle phase d’accélération des réformes de structure".
Pas applaudie à tout rompre
Ségolène Royal a tout de même tenu à atténuer ce discours offensif qui ravira probablement François Hollande. "Le gouvernement est à la tâche", a-t-elle jugé. "Selon elle, "une des raisons aussi de la baisse dans les sondages, c'est que le gouvernement a eu le courage de prendre des décisions difficiles", a-t-elle encore estimé.
Interrogée sur son avenir politique, Ségolène Royal a en revanche préféré éludé : "ce n'est pas mon cas personnel qui compte, c'est l'avenir de la France". Lors de ses trois heures passées à Toulouse, elle est néanmoins parvenue à faire entendre sa petite musique. Et même si elle n’a pas été applaudie à tout rompre par son auditoire, sa nouvelle posture montre qu’elle espère toujours peser pour obtenir une place dans ce qu’elle appelait "le dispositif" de la majorité.
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