Plus qu’un scénario clairement envisagé, il s’agit d’un questionnement. Selon les informations d’Europe 1, on commence à parler dans les différents QG des candidats à la primaire socialiste de l’éventualité de supprimer le second tour.
Coût financier et politique du 2d tour
Les défenseurs de cette thèse arguent qu’au-delà d’un score de 43-44%, l’élection serait jouée. Avec une telle avance, il serait d’après eux difficile de justifier la tenue d’un second tour, qui a un fort coup financier, mais aussi politique. En effet, la campagne du second tour est souvent plus agressive, alors que le PS préfèrerait donner l’image du rassemblement.
Supprimer le second tour serait, si on en croit les sondages, profitable à François Hollande. Dans le camp Aubry cependant, certaines voix s’élèvent, d’après Europe 1, pour dénoncer une stratégie de déstabilisation, en phase avec l’argument du "vote utile" des hollandais.
Aubry opposée à cette idée
Martine Aubry elle-même s'est prononcée contre la suppression du second tour. "Si certains pensent que la démocratie, c'est d’arrêter un si beau mouvement, c'est peut-être qu’ils ont peur du second tour. Moi je n’en ai pas peur, j’attends même la confrontation avec Nicolas Sarkozy", a-t-elle affirmé au micro d'Europe 1. "Si on a peur d’un débat entre les deux tours, il ne faut pas aller contre Nicolas Sarkozy", a-t-elle encore appuyé.
Mais l’hypothèse de l’économie d’un second tour a ses adeptes également dans l’entourage de la maire de Lille. En effet, éviter un second tour, qui pourrait être plébiscitaire pour François Hollande, permettrait de ne pas trop affaiblir Martine Aubry. Elle pourrait alors, en cas d’échec à la primaire, revenir à la tête du Parti socialiste.
Gros écueil de ce plan, l’image de la rupture du scénario de la primaire, qui faisait figure jusque-là de modèle de démocratie. En attendant, les six candidats vont débattre une dernière fois mercredi, avant le premier tour du scrutin prévu dimanche.