A l’occasion de son université d’été, le Parti socialiste déploie un gros dispositif sur Internet.
"On a mis le paquet". Emmanuel Maurin, secrétaire national aux universités d’été, n’est pas peu fier au moment d’évoquer le dispositif mis en place pour faire de l’université du PS, de vendredi à dimanche à La Rochelle, un événement résolument tourné vers Internet. Il s’agit de conserver "la position de leadership du parti" en la matière, comme se targue Valerio Motta, responsable Web du parti. Une position que les chiffres confirment : 25.420 personnes "aiment" la page du Parti socialiste sur Facebook, contre 13.502 pour celle de l’UMP. La différence est plus ténue sur Twitter. Le PS compte 11.905 "followers", contre 7.197 au parti majoritaire. Par ailleurs le réseau social de l’UMP, les Créateurs de possibles, a fermé un an après son ouverture, quand la Coopol, son alter ego socialiste, reste bien vivante. Et les tentative, souvent menées par les Jeunes populaires, de décrédibilisation de l’opposition, comme l’OMG (l’observatoire des mensonges de la gauche), ont toutes fait flop.
"L’objectif est surtout de mobiliser tous les gens du peuple de gauche, qui vont se déplacer pour voter les 9 et 16 octobre (à la primaire socialiste, ndlr)", explique Emmanuel Maurel. Pour cela, une quinzaine de personnes vont être mobilisées à temps plein tout au long du week-end rochelais. Le tout représente un "grand défi technique et humain, mais qu’on va régler sans problème", assure Emmanuel Maurel. A voir.
Sur le site officiel. C’est la partie institutionnelle du dispositif. Le site de l’université d’été du PS annonce fièrement "près de 20 heures de direct vidéo, des émissions à suivre sur le site, un journal, des reportages, des comptes-rendus, des débats." "Il y aura aussi un Cover it live", précise Valerio Motta. Cet outil permet de mettre en place un flux sur une page Internet pour agglomérer des contenus en ligne.
Les séances plénières, animées tour à tour par les cinq candidats socialistes à la primaire, seront diffusées en direct sur le site de l’événement. Par ailleurs, une dizaine d’ateliers, du vendredi au samedi, auront pour thème le militantisme en ligne, notamment via les réseaux sociaux. L’ensemble est destiné aux militants et sympathisants, car c’est la ligne officielle du PS qui sera communiquée. Les inévitables dissensions entre candidats à la primaire n’y auront pas leur place.
Sur Twitter. La relation de l’événement sur Twitter devrait être moins lisse. Le hashtag #ueps permet déjà d’agréger tous les messages concernant l’université d’été. Et au milieu des nombreux tweets des militants ou de journalistes présents sur place prendront place, immanquablement, quelques tacles acides. "C'est parti pour le bal des hypocrites", écrivait vendredi matin peritus-exp. "Les #ueps vont être hilarantes cette année. @MartineAubry déclare " le PS faisait pitié " Pourquoi "faisait" ?", s’interroge benoîtement YvecMeulien, qui se présente comme "sarkozyste plus que jamais". La bataille des petites phrases assassines est lancée.
Sur Facebook. Le PS a lancé dès la fin du mois de juillet la page Facebook dédiée à l’université d’été du PS. Avec un succès limité. Vendredi matin, 1.382 personnes, dont des journalistes, ont annoncé qu’elles en seront. 2.050, à l’inverse, ne participeront pas. Quant au fond, on y trouve plus de demandes de covoiturage et de logements qu’autre chose. Côté candidats à la primaire, seuls les soutiens à Ségolène Royal se sont manifestés sur la page, via Désirs d’Avenir Montpellier. Et d’autres profitent du manque de contrôle sur le réseau pour faire la promotion de leur propre organisation. Ainsi, Benjamin Peelman, qui promeut la très confidentielle Union populaire républicaine (UPR). Le message a finalement été supprimé après 12 heures de présence sur le site.
Candidats au crible. Primaire oblige, les candidats à la candidature, sauf Jean-Michel Baylet, mis à l’écart en raison de son appartenance au Parti radical, se frotteront aux questions des internautes. Samedi, à partir de 13h45, Arnaud Montebourg, Martine Aubry, Manuel Valls, François Hollande et enfin Ségolène Royal auront successivement 20 minutes pour tenter de marquer de précieux points. Mais les organisateurs de l’université d’été sont soucieux d’éviter les vagues au cours du week-end, et ils affichent donc une neutralité totale. Les questions qu’ils sélectionneront sur Twitter, Facebook, ou sur la Coopol, le réseau social du PS, risquent donc de manquer de mordant.