L’INFO. Non, le pacte de responsabilité annoncé par François Hollande n’est pas un cadeau aux entreprises. Pour que cela devienne plus concret dans la tête des Français, Jean-Marc Ayrault a exigé des partenaires sociaux, jeudi, d’avoir sur son bureau des propositions de contreparties en termes d'embauches dès le mois de mars.
"Des engagements concrets doivent être pris". Le Premier ministre veut que ça avance, et vite. L’annonce par François Hollande de la suppression des cotisations familiales versées par les entreprises, pour un montant total d'environ 30 milliards d'euros, doit avoir une suite. "Nous considérons que des engagements concrets doivent être pris au nom des entreprises en contrepartie des efforts que va consentir la collectivité nationale pour favoriser leur compétitivité et financer des allègements par des réductions de la dépense publique", a-t-il ainsi expliqué dans une déclaration à Matignon.
"Je vais adresser dans les tout prochains jours aux partenaires sociaux une lettre en leur demandant de se concerter et de me faire part de leurs propositions de méthode et d'objectifs sur les contreparties au plus tard" début mars, a indiqué Jean-Marc Ayrault, pour qui "l'enjeu est la mobilisation de toutes les forces vives du pays".
Quelles contreparties sont attendues ? Lors de ses vœux au patronat et aux syndicats, mardi 21 janvier, François Hollande avaient déjà listé les contreparties attendues, ajoutant qu’elles seront "peu nombreuses". L’objectif est triple : le "nombre de créations d'emploi, prioritairement pour les jeunes et les seniors", la "qualité des emplois" et la demande aux entreprises d'"investir davantage en France et relocaliser autant qu'il est possible leurs activités sur le territoire national".
Jean-Marc Ayrault a répété au mot près les ambitions présidentielles : "Parmi ces contreparties, je vois trois objectifs: les créations d'emplois, la qualité des emplois et l'investissement en France", a-t-il détaillé. Après avoir promis la création d’un million d’emplois en cas de baisse des charges qui pèsent sur l’entreprise, Pierre Gattaz, patron du Medef, a depuis fait machine arrière, estimant que le pacte de responsabilité n'implique pas "un engagement de résultats mais de moyens".
• COMPÉTITIVITÉ - Dialogue de sourds sur le pacte de responsabilité