Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la mairie de Paris, a accusé lundi la gauche d'avoir augmenté les impôts de 40% depuis son arrivée au pouvoir dans la capitale en 2001. "Qu'est-ce qu'ils ont fait à la Ville de Paris, les socialistes, depuis deux mandats ? Plus 40% d'impôts", s'est exclamée l'ex-ministre sur RTL. "Et ça, c'est une moyenne", a insisté la députée de l'Essonne, affirmant que "la taxe de balayage, pour certaines personnes, a été multipliée par six".
"Et ça a servi à quoi, tout cet argent ? Pas à baisser la dette", multipliée par presque 4 : "en 2014, il y aura 4 milliards d'euros de dette, contre un peu plus d'un milliard en 2001", selon elle. Pour NKM, cet argent a servi à augmenter le nombre des fonctionnaires : "+ 25%, 10.000 embauchés". Elle a dénoncé aussi une augmentation "de 40% des frais de fonctionnement ". "Le train de vie de la mairie ? Les charges à caractère général sont passées de 533 à 705 millions". "Et qu'est-ce qu'il y a derrière ? 36 adjoints", "autant que de ministres au gouvernement", a poursuivi la responsable d'opposition. "Je propose de faire pour la ville de Paris ce que François Hollande n'a pas fait", "plafonner tout ça" avec pas plus de 20 adjoints. "Un cabinet d'adjoint coûte en moyenne 500.000 euros". "Le maximum qu'on connaît c'est l'adjoint aux finances, 660.000 euros", a insisté NKM.
"Il y a un cabinet dont on ne connaît pas le prix, c'est celui de la première adjointe", a glissé l'adversaire d'Anne Hidalgo (PS) qui a encore dénoncé "75 chauffeurs, 68 voitures rien que pour les élus et la direction". Elle-même a rappelé s'être engagée "à ne pas augmenter les impôts", si elle est élue maire, "à faire un audit et le rendre public régulièrement".
Le maire adjoint de Bertrand Delanoë en charge des finances Bernard Gaudillère a répliqué lundi après-midi en relevant dans un communiqué les "nombreuses inexactitudes" de la candidate UMP. "Parmi les grandes villes de plus de 100.000 habitants, Paris a les impôts locaux les plus faibles, et de très loin : la taxe d'habitation et la taxe foncière y sont deux fois moins élevées qu'ailleurs", souligne Bernard Gaudillère. Le taux de la taxe d'habitation de la Ville et du département, ainsi que le taux de la taxe foncière de la Ville, inchangés de 2001 à 2008, ont été majorés de 9% en 2009 et de 8% en 2010, et n'ont pas augmenté depuis.
Une taxe foncière départementale pour financer la politique sociale a été créée en 2009, "à un taux extrêmement bas de 3% (alors que la moyenne française était de 10%)", précise-t-il. Le relèvement de la taxe balayage dans certains quartiers a quant à lui "consisté à mettre fin à de choquantes inégalités entre quartiers". Concernant la dette, Bernard Gaudillère rappelle que le taux d'endettement de la Ville était de "41% fin 2012, soit deux fois moins que les autres grandes villes". La Ville a investi pour créer de nombreux équipements, et, "depuis 2001, entre autres, près de 10.000 places en crèche, 42 écoles, 9 collèges, 13 bibliothèques, 67.600 logements, 62 hectares de nouveaux espaces verts ont été livrés aux Parisiens", énumère l'adjoint. Dans le même temps "les dépenses de communication ont diminué de 50%" et les dépenses événementielles "ont été divisées par 3".