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Le résultat. Les sondages - une fois n’est pas coutume - se sont donc trompé. A Paris, c’est Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) qui est arrivée en tête du premier tour, avec 35,64% des voix contre 34,40% pour Anne Hidalgo. Un résultat en trompe l’œil, puisque c’est bien la candidate socialiste qui devrait ravir la mairie de la capitale. Explications.
>> Pourquoi Hidalgo peut avoir le sourire
Tout tient dans le mode de scrutin : à Paris, il n'y a pas une élection, mais autant de scrutins que d'arrondissements. Le maire de Paris n’est en effet pas élu directement par les électeurs, mais par le Conseil de Paris, composé de 163 membres, eux-mêmes issus des arrondissements de la capitale. Ce n’est donc pas le résultat moyen qu’il convient d’observer, mais les résultats obtenus dans chaque arrondissement. Et à ce petit jeu, la socialiste est sortie grande gagnante.
NKM sait depuis longtemps qu’elle ne pourra pas emporter la capitale sans faire basculer le 12e et le 14e arrondissement, deux gros pourvoyeurs en conseillers de Paris. Or, dans le 14e, où elle était tête de liste, l’ancienne ministre est distancée de cinq points, et dans le 12e, Catherine Barrati-Elbaz, tête de liste PS, l’a emporté avec quatre points d’avance sur la candidate UMP. A partir de là, les dés semblent jetés. D’autant que si Anne Hidalgo fait un peu moins que Bertrand Delanoë en 2008, les Verts, eux, ont progressé de deux points. Des discussions sont déjà en cours entre ces deux partenaires de la majorité sortante. Et l’équipe de la socialiste est très confiante.
>> Pourquoi NKM a réussi son coup
"Le peuple de Paris, libre et rebelle, a fait mentir tous les pronostics. L’alternance est possible, le changement est possible !" Les premiers mots de Nathalie Kosciusko-Morizet, dimanche soir, étaient teintés d’optimisme, et c’est bien normal. Son avance est pourtant bien maigre avec seulement 8.400 voix à peine, et tout cela sans beaucoup de réserves en vue du second tour étant donné que l’UMP avait déjà fait alliance avec les centristes.
Mais l’important est ailleurs. La sociologie électorale de Paris étant ce qu’elle est, NKM savait qu’elle se lançait dans une mission impossible. Son objectif était ailleurs : faire mieux que ses prédécesseurs et marquer des points dans le cœur des sympathisants de l’UMP, elle qui rêve tout haut d’un avenir présidentiel. Objectif réussi : NKM a consolidé les bastions de la droite et fait le plein de voix dans l’ouest parisien. Ce qui peut la laisser espérer emporter davantage de conseillers de Paris que lors de la précédente mandature. D’où les sourires radieux de ses soutiens, dimanche soir. Un certain Nicolas Sarkozy avait déjà théorisé le futur de son ancienne porte-parole dans une biographie de NKM* : "je le lui ai dit : ‘fonce, tu es sûre de gagner. Même si tu perds, tu auras gagné.'" Si c’est l’ancien président qui le dit…
* "Nathalie Kosciusko-Morizet, l'affranchie", aux éditions Pygmalion, par Marion Mourgue
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