À moins de 10 jours de la journée de la femme, Europe 1 dévoile jeudi un rapport du Haut conseil à l'égalité homme-femme sur la parité en politique. Les auteurs ont analysé les résultats des dernières élections. Verdict : en matière de parité, les partis respectent tout juste la loi, et c'est loin d'être suffisant.
84% des maires sont des hommes. La loi impose en effet que 50% des inscrits sur les listes des candidats aux municipales soient des inscrites. Et selon le Haut conseil, cette règle est bien respectée. En revanche, la loi ne dit rien au sujet des têtes de listes, ceux qui seront élus maire. Résultats, déplore le rapport : 84% des maires sont des hommes, et 92% des président d'intercommunalités aussi.
Quant à la répartition des tâches entre les adjoints, les stéréotypes ont la vie dure : les hommes sont majoritaires aux finances, à l'urbanisme ou à la sécurité dans trois quarts des communes... Les femmes, elles, y sont chargées de la petite enfance, du social, des écoles ou encore de la vie associative.
Qu'en sera-t-il pour les prochaines élections ? On risque d'observer la même chose cette année lors des élections départementales et régionales, selon le rapport. La loi impose sur les listes des binômes hommes/femmes, dans chaque canton et chaque région. 50% des élus devraient donc bien être des femmes (contre 13% aujourd'hui). Mais rien ne dit qu'il y aura davantage de présidentes des exécutifs locaux. Aujourd'hui, il n'y en a que cinq dans les départements, et il n'y a qu'une seule femme présidente de région.
Les partis préfèrent payer. Pour certains scrutins, il semble même que les partis préfèrent payer de leur pochesque de présenter des candidates. L'UMP se voit ainsi facturer quatre millions d'euros de pénalité chaque année pour ne pas avoir présenté 50% de femmes aux dernières législatives (l'UMP n'avait que 25,7% de candidates). La loi n'interdit pas de le faire. Mais elle prévoit des coupes dans les financements publics aux partis si la parité n'est pas respectée. Le PS perd également 1,2 million d'euros pour n'avoir présenté que 45,3% de femmes sur les listes en 2012. Bons élèves, EELV et le Parti communiste, eux, n’ont pas eu d’amende à payer après les législatives; le FN en a payé une toute petite.
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