"Vous vous rendez compte ? Des responsables politiques se réunissant dans une arrière-boutique pour répartir des signatures ! ... Mais enfin, qu'est-ce que ça veut dire ?" Manuel Valls a rejeté avec force lundi, sur Europe 1, la proposition de François Bayrou d'une concertation entre les grands partis dans l'hypothèse où Marine Le Pen n'obtiendrait pas les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle.
"C'est quand même étrange de la part de François Bayrou qui en appelle aux institutions de la Ve République et qui, là, nous fait une proposition de réunir les partis comme sous la IVe République pour régler les problèmes", a lancé le directeur de la communication de François Hollande.
"Il y a une loi, on ne change pas la loi en pleine campagne !" :
Sur France 2, dimanche soir, François Bayrou avait fait entendre une position nouvelle de la classe politique concernant les parrainages de la candidate du Front national. Le candidat MoDem avait estimé que si "Marine Le Pen fait une déclaration publique en disant qu'elle n'a pas les signatures, les dirigeants des grands courants démocratiques devront en discuter". François Bayrou a réitéré lundi ses propositions, jugeant "impossible" qu'une seule formation politique complète les parrainages présidentiels de Marie Le Pen et réaffirmant qu'il reviendrait aux grands partis ensemble d'en parler afin d'assurer le "pluralisme".
"L'impression d'un tripatouillage politique"
Christian Jacob, a assuré lundi qu'il "n'imaginait pas un instant une réunion au sommet des partis politiques" pour débattre de ce sujet. "Ça n'aurait pas de sens. C'est contraire à l'esprit de la Ve République et ça donnerait l'impression d'un tripatouillage politique", a estimé le chef de file des députés UMP.
Villepin et Joly rejettent aussi la proposition
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui peine aussi à réunir ses 500 signatures, a exclu lui aussi toute initiative en faveur de Marine Le Pen. "Je ne suis pas un homme de combinaisons, je ne suis pas un homme d'arrière-pensées", a-t-il déclaré sur France Info.
Même refus chez Eva Joly. La candidate EELV à la présidentielle a déclaré lundi qu'"il ne fallait pas compter" sur elle pour aider Marine Le Pen. "Ce n'est pas mon problème, il ne faut pas compter sur moi, les règles sont les mêmes pour tous et je veux qu'elles soient respectées", a-t-elle affirmé.
Tout en saluant le "comportement républicain" et "démocrate" de François Bayrou, Marine Le Pen a tenu à préciser lundi qu'elle n'avait pas "appeler à l'aide" ses adversaires politiques pour obtenir ses parrainages.