L'annonce. Si votre voiture est immatriculée avec un numéro pair, vous ne pourrez bientôt plus circuler tous les jours impairs. Et inversement. Le gouvernement va instaurer en 2014 la possibilité de mettre en place ce type de circulation alternée lors des pics de pollution aux particules fines et aux oxydes d'azote (NOx), a annoncé mercredi le ministère de l'Ecologie. Cette possibilité de circulation alternée, qui autorise donc les véhicules dont le numéro est pair à circuler les jours pairs et idem pour les véhicules impairs, n'existait pour le moment que pour les pics de pollution à l'ozone.
À quelle fréquence cela risque-t-il d'arriver ? Pour la pollution à l'ozone, ce n'est arrivé qu'une fois en 15 ans. Pour les particules fines, en revanche, cela arrive environ deux à trois fois par an pour les plus grandes villes de France. Dernier cas en date : un pic de cinq jours d'affilé, à Paris, la semaine dernière. "Cet exemple montre qu'il doit y avoir des mesures que l'on doit pouvoir activer très rarement, sur des périodes extrêmement courtes, mais qui sont un moyen d'actionner les automobilistes, qui sont aussi des citoyens. C'est eux aussi qui respire l'air dans les villes", a martelé le ministre de l'Ecologie Philippe Martin, mercredi sur Europe1.
Une affaire de gros chiffres… et de santé. "Il s'agit de réduire le fléau de la pollution de l'air. C'est un problème environnemental et un enjeu de santé publique à la fois", insiste le ministre, évoquant plusieurs dizaines de milliers de décès prématurés chaque année. Le ministère chiffre aussi le coût économique pour la collectivité nationale à entre 20 et 30 milliards d'euros par an, dont un milliard d'euros directement supportés par le système de soins.
>> À Paris, le pic de pollution faisait la Une de l'actualité la semaine dernière :
Forte pollution aux particules. On parle des conséquences avec Michel Chevalet et Pauline Delpech ce soir #LGJpic.twitter.com/o5JRwcUiSV— Le Grand Journal (@GrdJournal) 12 Décembre 2013
La France, en raison de dépassements trop fréquents des valeurs limites de particules (PM10) dans une quinzaine d'agglomérations, est d'ailleurs dans le collimateur de la justice européenne. "Si la France était condamnée (dans un délai d'un à deux ans), elle encourrait une amende d'un montant de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'euros par an jusqu'à ce que les normes de qualité de l'air soient respectées", rappelle ainsi le ministère.
Vers une vignette pour distinguer les pollueurs ? En vue de l'adoption d'un décret en 2014 pour permettre cette circulation alternée, le ministre a proposé "l'organisation, dès janvier 2014, d'une table ronde avec les collectivités locales et les autorités organisatrices de transport afin d'étudier les modalités de mise en œuvre de cette mesure". Le comité interministériel de la qualité de l'air, organisé mercredi, a également examiné les pistes possibles pour distinguer les véhicules les plus polluants, comme la mise en place de vignettes de trois couleurs différentes selon le caractère polluant des véhicules.