L'INFO. Les débats s'annoncent houleux au bureau politique de l'UMP, qui se tient mardi. Le principal parti d'opposition doit officiellement arrêter une position sur la législative partielle du Doubs, où la candidate du Front national sera opposée à un socialiste. Mais Alain Juppé, lui, a déjà tranché. Le maire de Bordeaux s'est exprimé dans la nuit sur son blog. Et le maire de Bordeaux appelle à "faire barrage au FN" et annonce qu'il voterait PS s'il était électeur dans cette circonscription. Une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy, qui n'a pas l'intention de choisir entre les deux.
"Je ne m'abstiendrais pas". "J'ai pris le temps de réfléchir", commence Alain Juppé, dont la position était attendue, même si l'un de ses bras droits, le député-maire du Havre Edouard Philippe, s'était déjà exprimé en ce sens lundi. Si j'étais électeur de la 4e circonscription du Doubs, je sais ce qu'en mon âme et conscience je ferais : pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, 'en l'évidente inégalité des races', je ne m'abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l'affronte, c'est-à-dire le candidat PS", a acté le maire de Bordeaux, membre fondateur de l'UMP.
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"Rompre avec la politique conduite depuis 2012". S'il s'oppose à la ligne du "ni-ni" définie par Nicolas Sarkozy lors des élections cantonales de 2011, Alain Juppé assure toutefois qu'il n'est pas question pour lui "de [s]'engager dans un Front républicain qui scellerait une alliance avec le PS. Le sens de [s]on combat, c'est de réussir l'alternance, c'est-à-dire de rompre avec la politique conduite depuis 2012 et qui a plongé notre pays dans le marasme". Et d'assurer enfin que son appel n'est pas pour autant une consigne de vote. "Pour tout dire, je ne suis pas sûr que les citoyens d'aujourd'hui attendent les consignes d'un parti avant d'aller voter. Chacun choisira en son âme et conscience", insiste-t-il.
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"Juppé aurait dû attendre et pas diviser". La prise de position d'Alain Juppé, alors même que l'UMP doit se réunir pour décider d'une stratégie commune, n'a pas vraiment plu à Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat et actuel président de l'UMP n'est en effet pas vraiment sur la même ligne : "Juppé aurait dû attendre et pas diviser", a-t-il lâché mardi matin devant les députés de son parti. "Non au FN" mais "on laisse les électeurs choisir", a-t-il précisé, soulignant qu'une "victoire du FN au niveau national n'est plus hypothétique"