Des prévisions de croissance revues à la baisse, dix milliards d'euros de niches fiscales et sociales supprimés : les "révisions" du fort de Brégançon, opérées vendredi par Nicolas Sarkozy et une dizaine de ministres, placent la rentrée sous le signe de la rigueur.
Pas d'augmentation "générale"...
Pour autant, Xavier Bertrand promet qu'il n'y aura pas "d'augmentation générale" des impôts, samedi dans les colonnes du Parisien. "Baisser la réduction d'impôts de certains, ce n'est pas augmenter les impôts pour tous", martèle le secrétaire général de l'UMP.
"Nous ne voulons pas d'augmentation générale. C'est vrai pour l'impôt sur le revenu, la TVA. Je ne suis pas non plus favorable à l'augmentation de la CSG", insiste le leader du parti présidentiel, pour qui ce serait "une erreur économique, car on casserait les perspectives de reprise et notamment la consommation".
La TVA dans la restauration
Xavier Bertrand assure aussi que "nous ne toucherons pas, par exemple, à la TVA sur la restauration", pourtant réclamée par certaines voix dans la majorité, car "les études montrent que cela a permis de préserver 30.000 emplois".
Vendredi, lors d'un déplacement à Nice et à Cannes, le secrétaire général de l'UMP avait déjà salué les "décisions courageuses, rigoureuses, indispensables" annoncées après la réunion de Brégançon.
"La France est en train de tourner le dos à la crise", avait-il analysé, expliquant que 3.000 emplois industriels avaient été créés au deuxième trimestre 2010.
"Le coup de rabot de Brégançon"
Le président Nicolas Sarkozy a réuni vendredi au fort de Brégançon, dans le Var, pendant environ deux heures et demie, le Premier ministre François Fillon, les ministres de l'Economie Christine Lagarde et du Budget François Baroin, ainsi que ses principaux conseillers et le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant.
Principales décisions de la réunion, suivie d'un "déjeuner de travail" : l'annonce d'un "coup de rabot" de 10 milliards d'euros sur les niches fiscales et sociales et une révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2011, de 2,5% à 2%.
PS critique une hausse d'impôts "non assumée"
"Ce sont autant de prélèvements en plus qui toucheront les classes moyennes", fait valoir le député socialiste Jérôme Cahuzac, dans le Journal du dimanche. "L'Elysée assure qu'il n'y a pas d'alourdissement fiscal. Cette affirmation est inexacte et ce virage, comme celui de la rigueur, n'est pas assumé", ajoute-t-il.