Crise grecque oblige, les banques européennes commencent à vaciller. A tel point qu’une recapitalisation des établissements bancaires sera au menu de la réunion entre Nicolas Sarkozy et Angel Merkel dimanche, pour sortir la zone euro de la crise. Quelques heures avant cette rencontre d’importance, Eric Besson a tenu à se montre rassurant. D’abord sur le couple franco-allemand. "Qu’ils puissent y a voir des divergences, c’est normal. Mais Allemands et Français sont d’accord sur l’essentiel : il n’est pas question d’abandonner la Grèce", a assuré le ministre de l’Industrie au Grand rendez-vous Europe 1/Aujourd’hui en France-Le Parisien/iTélé.
Mais c’est surtout au sujet de la santé des banques françaises que l’ancien socialiste a voulu apaiser les craintes. "Ne nous faisons pas peur pour rien. Les banques françaises sont saines", a juré le ministre, en concédant toutefois. "Elle doivent consolider leurs fonds propres". Et pour ce faire, les solutions existent, a affirmé Eric Besson. "Cela ne passe pas nécessairement pas la recapitalisation, encore moins par la nationalisation. Cela peut être puiser dans les bénéfices des banques, qui sont importants; on peut aussi puiser dans les réserves, faire appel à des investisseurs extérieurs, on peut céder des actifs", a-t-il énuméré, avant d’insister : "Pas de panique, les banques françaises sont très solides."
"Les banques françaises sont saines" :
Pourtant, la situation de Dexia, dont le démantèlement doit être acté dimanche en conseil d’administration, est là pour contredire ce bel optimisme. "Dexia est une banque totalement atypique : c’est une banque de dépôt de taille réduite, pour les particulier en Belgique, et une banque de prêt à long terme aux collectivités locales en France. Il y a là un modèle économique qui n’est pas adapté à la situation, et on ne peut pas en tirer des conclusions", a réfuté Eric Besson. "Donc côté belge, il y a une discussion pour reprendre la partie banque de dépôt, et en ce qui concerne la France, la caisse des dépôts et la Banque postale vont être mises à contribution, et François Fillon a déjà annoncé que plus de 3 milliards d’euros seront mis à disposition des collectivités locales."
"Dexia, un banque totalement atypique" :
Enfin, Eric Besson a aussi balayé les inquiétudes au sujet d'une éventuelle récession, alors que la croissance au quatrième trimestre devrait être de 0%. "Il y a un consensus des économistes, en tout cas du gouvernement, de l'Insee et des principaux experts, pour dire qu'on finira à 1,7% de croissance cette année", a rappelé le ministre de l'Industrie. "Et la prévision du gouvernement, telle que mes collègues François Baroin et Valérie Pécresse l'ont cité pour 2012, reste de 2%. On ne peut donc absolument pas parler de récession."