Les absents ont toujours tort. L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a fait l'expérience de cette maxime populaire jeudi matin. Alors qu'il n'assistait pas à une réunion à l'Elysée, Nicolas Sarkozy en a profité pour critiquer sa position sur la hausse de la TVA dans les parcs à thème. Depuis, le ton ne cesse de monter entre les deux hommes, par fuites aux médias interposées.
Une remarque qui passe mal
Tout est parti de la remarque de Jean-Pierre Raffarin au lendemain de l'annonce par François Fillon de la mesure sur les parcs à thème. Sur son blog, l'ancien Premier ministre l'avait alors qualifiée de "mauvaise idée qui frappe d'abord les familles dont ce type de visites remplacent souvent des vacances trop coûteuses". Un argument qui est mal passé auprès de Nicolas Sarkozy.
Jeudi matin, au cours du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Elysée, le chef de l'Etat a défendu, devant des dirigeants de la droite dont le patron de l'UMP, Jean-François Copé, ces mesures d'austérité et en a profité pour tacler Jean-Pierre Raffarin, absent de la réunion.
Des propos "irresponsables"
Nicolas Sarkozy a ainsi qualifié d"irresponsables" les propos du sénateur de la Vienne. "Il est possible d'avoir des arguments contre cette mesure mais on ne peut pas laisser dire qu'elle revient à attaquer les pauvres comme l'a dit [Jean-Pierre] Raffarin", a-t-il estimé.
Certains collègues de Jean-Pierre Raffarin lui ont aussitôt rapporté que le chef de l'Etat l'avait visé sans ambiguïté. De son côté, l'Elysée tente de calmer le jeu en assurant que le président n'a jamais cité nommément Jean-Pierre Raffarin. Mais le mal est fait et Jean-Pierre Raffarin est furieux.
Raffarin exige une "clarification"
"C'est une faute grave, lourde, qui ne sera pas sans conséquence", a-t-il répliqué dans la soirée, interrogé par Europe 1. Le sénateur avait alors menacé à demi-mots de profiter de l'Université d'été de l'UMP pour relancer la polémique, fustigeant le manque de concertation entre l'Elysée et le Parlement. Et il a mis sa menace à exécution : vendredi après-midi, dans un message posté sur son blog, Jean-Pierre Raffarin a demandé publiquement une "clarification". Le ton pour le reste du week-end à Marseille est donné.