L’INFO. Quand le conseiller se fait espion. Patrick Buisson, l’ancienne éminence grise de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, aurait enregistré l’ex-président, à son insu et pendant des heures, avec un dictaphone dissimulé dans sa poche, selon Le Point. Accusé par la droite d’avoir fait perdre l’ancien chef de l’Etat, le conseiller contre-attaque. Car selon Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, "Patrick Buisson n’est pas du genre à tendre l’autre joue".
La théorie du complot. Le politologue estime que cette histoire n’est qu’une manipulation politique, qu’il voit comme la suite logique de son combat qu’il mène contre la garde des Sceaux. Il ne prend donc même pas la peine de réfuter les affirmations du Point. Pour lui, tout ceci n’a qu’un but : "fragiliser l’ancien président pour l’abattre, pour gêner son retour". Dans son viseur, "les flics" comme il dit, qui utiliseraient "une bonne vieille méthode : mettre un coup de pied dans la fourmilière pour voir comment ça retombe". Mais aussi les journalistes, qui ont fait de lui "le gourou" de l’ancien président. "Je suis le réceptacle des fantasmes, les enregistrements de Patrick Buisson après le trésor des incas, mais ils trouveront le trésor avant les K7".
Sarkozy s’éloigne de la ligne Buisson. Dans l’entourage du président, on se refuse à tout commentaire. Mais on confirme tout de même que Patrick Buisson et Nicolas Sarkozy se sont vus, mardi dernier, dans ses bureaux de la rue de Miromesnil. Un entretien qui était prévu depuis 15 jours car l’ancien président ne veut pas donner l’impression de lâcher son ancien conseiller, surtout depuis que certains, à l’UMP, claironnent un peu partout que Patrick Buisson est l’artisan de sa défaite. Les relations entre les deux hommes se sont toutefois distendues. Et si Nicolas Sarkozy veille à ne pas le braquer, son éventuel retour se fera vraisemblablement au centre, en position de rassembleur. Il est donc urgent de prendre ses distances avec la ligne Buisson autant qu’avec l’homme.
ÉCOUTE - Buisson aurait enregistré Nicolas Sarkozy à son insu