C’est un texte que Vincent Peillon souhaite fondateur qui sera présenté lundi. En déplacement dans un lycée de La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne, le ministre de l’Education, entouré de personnalités, dont l'ancien président du Conseil constitutionnel Robert Badinter, va dévoiler solennellement la première "charte de la laïcité à l’école". "Le point de départ de la laïcité, c'est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel", avait affirmé Vincent Peillon il y a un an en annonçant la future rédaction de cette charte.
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"Un rappel du droit". Le projet de charte, présenté en juillet devant le Conseil supérieur de l'éducation, une instance consultative, et révélé par le site internet Café pédagogique, rappelle que la laïcité permet aux élèves d'"exercer leur libre arbitre" et "les protège de tout prosélytisme". Le texte définitif, qui comprendra 15 articles, n'a pas été rendu public mais ne devrait pas trop s'éloigner de cette version, qui rappelle la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles et l'obligation de se conformer au règlement intérieur. C'est "un rappel du droit, sous une forme pédagogique et pas dans le jargon juridique", se félicite Jean-Pierre Obin, inspecteur général honoraire de l'Education nationale.
"Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse". L’un des points les plus importants de la charte concerne le déroulement même des cours. "Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une partie du programme", devrait édicter le texte. Certaines matières, comme les SVT, sont en effet devenues sensibles. C'est le cas de l'éducation à la sexualité, selon Serge Lacassie, président de l'association des professeurs de biologie et géologie. "Sur l'évolution, des élèves d'un lycée en Seine-Saint-Denis, rendaient des copies blanches en partant du principe que le Coran et la Bible n'en parlaient pas", ajoute-t-il. "Le créationnisme fait des ravages dans les trois religions monothéistes", renchérit Jean-Pierre Obin.
"Molle et peu précise" ? Toutefois, des sujets "récurrents de protestation et de revendications" ne figurent pas dans le projet de charte, regrette M. Obin en citant "la nourriture à la cantine, l'obligation scolaire et en particulier l'assiduité à tous les cours et aux sorties scolaires, et les fêtes religieuses". La charte "peut paraître molle et peu précise" mais "c'est le propre d'une charte qui rappelle des principes généraux et laisse une large place à la négociation", juge Philippe Portier, directeur du groupe société, religion et laïcité au CNRS, en faisant un parallèle avec la "charte pour la laïcité dans les services publics" établie en 2007, qui n'a été que peu diffusée (à part dans les hôpitaux).
Le ministère de l'Education a dévoilé lundi le document qui sera visible dans les établissements scolaires :