Une peine alourdie. La cour d'appel d'Aix a alourdi mardi la peine infligée en première instance à la députée des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux, condamnée cette fois-ci à quatre ans de prison, dont trois avec sursis dans un dossier de détournement de fonds publics à visée clientéliste. La peine, qui pourra s'effectuer sous bracelet électronique, a précisé la cour, a été assortie d'une amende 100.000 euros et de 5 ans d'inéligibilité.
L'élue va se pourvoir en cassation. Sylvie Andrieux, exclue du parti socialiste après sa condamnation en première instance, "va se pourvoir en cassation", a immédiatement indiqué son avocat Me Gaëtan di Marino. Ce recours est suspensif. "Elle fera valoir toute une série d'arguments qui n'ont pas été entendus par la cour, mais on reste confiant. Souvent, la cour de cassation dans ce type d'affaire envisage avec une grande sérénité les faits et le droit", a-t-il ajouté peu après le rendu de l'arrêt, auquel l'élue n'a pas assisté. "Mme Andrieux n'est pas condamnée à aller en prison, mais à porter un bracelet électronique", a-t-il également souligné.
Des subventions au coeur de l'affaire. "Le sens de cette décision, c'est de condamner une pratique politique condamnable, celle du clientélisme, a réagi Me Gilles Gauer, l'avocat du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, partie civile. La justice reproche à l'élue de la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône d'avoir, entre 2005 et 2008 alors qu'elle était conseillère régionale, distribué à des fins électoralistes quelque 700.000 euros de subventions régionales à des associations fictives.
L'enquête avait débuté à la mi-2007 par un signalement à la justice de la cellule Tracfin qui avait relevé des flux financiers suspects sur les comptes d'associations censées oeuvrer à la réhabilitation des quartiers. Ces associations étaient en fait des coquilles vides et les fonds versés servaient à assurer un train de vie confortable à leurs dirigeants. En retour, ces derniers devaient aider Sylvie Andrieux à se faire élire.