Guillaume Peltier se souviendra sans doute longtemps de ce Bureau politique de l’UMP. Engoncé entre les clans Copé et Fillon, engagés dans une féroce course à la présidence du parti, l’ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle a été sous le feu des critiques pendant de longues minutes mercredi. Son tort : avoir apposé la mention "Génération Sarkozy" dans le titre de sa motion "La Droite forte", dont il est l’instigateur. Suffisant pour se faire accuser de vouloir "capter l'héritage" de l'ex-président.
"On défend tous le bilan de Nicolas Sarkozy"
Des partisans des deux candidats sont ainsi montés au créneau pour reprocher à la Droite forte, une des six motions en lice pour le congrès du 18 novembre, d’utiliser le nom de l’ancien président pour faire gonfler son score. "On défend tous le bilan de Nicolas Sarkozy, ce qu'on refuse, c'est que certains veuillent capter son héritage à leur profit", a fait valoir Laurent Wauquiez (photo), pro-Fillon et chef de file du mouvement de la Droite sociale. Franck Riester, pro-Copé et membre du mouvement des Humanistes, a pour sa part indiqué qu'il en avait "marre de lire que si on n'est pas dans la Droite forte, c'est qu'on est la droite molle".
Roger Karoutchi, directeur de campagne de Jean-François Copé, a même directement interpellé Guillaume Peltier. "Imagine que ta motion fasse 25%. La presse va dire que 75% des militants UMP ne sont pas sarkozystes", lui a lancé l’ancien ministre des Relations avec le Parlement. Le bon mot de Nadine Morano - "ça me fait plaisir de voir que tout le monde est sarkozyste" - n’a pas suffi à détendre l’atmosphère.
"Nous ne prétendons pas avoir le monopole sarkozyste"
Après ce débat très houleux, le bureau politique a finalement tranché en défaveur de Guillaume Peltier. Après avoir déjà interdit la semaine dernière spécifiquement à sa motion d’utiliser le nom de Sarkozy, l’instance a étendu l’interdiction à toutes les motions, qui n’auront donc pas le droit d’utiliser l’adjectif "sarkozyste" sur le bulletin de vote. Cette mention ne pourra être faite que "dans le corps de la profession de foi", a précisé ensuite lors de son point presse hebdomadaire le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.
"Le seul endroit en France où nous n'avons plus le droit d'être sarkozyste et de le dire, c'est à l'UMP", a déploré ensuite Geoffroy Didier, l’autre porteur de la motion La Droite forte. "Nous ne prétendons pas avoir le monopole sarkozyste. Les humanistes se définissent comme tels alors qu'ils n'ont pas le monopole de l'humanisme, pareil pour les gaullistes et le gaullisme", a-t-il asséné.