Depuis le 19 novembre, la guerre des chefs à l’UMP truste la Une dans les médias. Pendant ce temps-là pourtant, le gouvernement et l’Assemblée n’ont pas chômé, adoptant ou faisant adopter des textes d’importance. L’exécutif s’est au passage fait l’économie de quelques polémiques potentielles. Avares de commentaires sur le psychodrame qui déchire leurs adversaires, les socialistes ont profité à plein du répit, après des premiers mois de mandature Hollande agités. Sélection…
Le projet de loi de finances rejeté. Ce n’est certes pas la première fois que le Sénat retoque un texte gouvernemental. Mais le rejet jeudi par le Sénat de la loi de finances 2013, premier budget du quinquennat de François Hollande, n’a sans doute pas eu la même portée que si l’UMP avait été en ordre de marche. Jean-François Copé et François Fillon se sont tous deux fendus d’un communiqué qui avaient tout l’air du minimum syndical.
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L’abrogation du conseiller territorial. C’est une réforme majeure du quinquennat de Nicolas Sarkozy que le Conseil des ministres a enterrée jeudi. Le conseiller territorial unique, censé cumuler les deux mandats, départemental et régional, a été supprimé par le gouvernement Ayrault. Là encore, la seule réaction de Jean-François Copé aura été un communiqué pour dénoncer le "clientélisme et le calcul électoral" de l’équipe dirigeante. Silence du côté de François Fillon.
La reconnaissance du vote blanc. Là encore, le fait est plutôt rare : un vote unanime à l’Assemblée. Cela est arrivé le 22 novembre, au sujet du vote blanc. Un amendement, venu de l’UDI, a été voté par l’ensemble des 90 députés présents. Mais le même jour, Jean-François Copé avait saisi la commission de recours, la Cocoe avait reconnu son erreur et le principe de la - bientôt mort-née - médiation Juppé avait été acceptée.
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L'adoption de la loi Duflot 2 sur le Logement. Le rejet par le Conseil constitutionnel de la première version du texte avait fait couler beaucoup d’encre, notamment parce que Jean-Marc Ayrault l’avait annoncé quelques heures trop tôt. Pas de deuxième round cette fois. La seconde mouture, quasi-identique à la première, a été adoptée mardi dernier à l’Assemblée. Sans vague et sans réaction de la droite.
La circulaire Valls sur la régularisation. En temps normal, la circulaire de Manuel Valls sur la régularisation des sans-papiers aurait soulevé un tollé à droite. Mais trop occupé, l’UMP a dans l’ensemble laissé la chose se passer. Et a accessoirement laissé le champ libre à Marine Le Pen, qui a eu beau jeu de dépeindre le ministre de l’Intérieur en "immigrationniste forcené".
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Naissance de la Banque populaire d’investissement. Il s’agissait là d’une des grandes promesses de campagne de François Hollande. De guerre lasse, les députés UMP se sont abstenus de voter jeudi, conférant au débat une atmosphère consensuelle.