Les candidats à l'Elysée ont fait profil bas vendredi après l'incident à la centrale nucléaire de Penly. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, aucun ne semble vouloir vraiment s'attaquer à la question de la réduction de la part du nucléaire dans l'électricité en France.
"Je n'utilise pas un incident pour défendre un point de vue"
C'est "un incident, je n'utilise pas un incident pour défendre un point de vue", a déclaré François Hollande. "Je ne change pas non plus de position en fonction d'un certain nombre d'événements, c'est ce qui me distingue du candidat sortant", a-t-il ajouté. Le candidat socialiste propose de ramener de 75 à 50% d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production électrique française s'il est élu.
"Nous parlons de nucléaire là, pas du gymnase du coin"
Eva Joly a de son côté demandé "la plus grande transparence et le plus grand sérieux" après l'incident. "Un joint défaillant, une flaque d'huile et un départ de feu dans le bâtiment d'un réacteur nucléaire ne peuvent être considérés comme anodins. Nous parlons de nucléaire là, pas de la chaudière du gymnase du coin", a relevé la candidate EELV à l'Elysée. "Les pro-nucléaires nous présentent une technologie high-tech et complètement contrôlée, ces incidents donnent plutôt le sentiment d'une plomberie vétuste", a-t-elle encore accusé.
La secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, avait auparavant parlé d'un "incident très sérieux" et déploré un "manque de transparence". Elle avait également envisagé le pire : s'il devait se passer la même chose à Penly qu'à Fukushima, "ça veut dire qu'il n'y a plus de Dieppe, qu'il n'y a plus d'habitants au Tréport pendant des centaines d'années", avait-elle prédit.
Porte-parole de Nicolas Sarkozy et ex-ministre de l'Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet a ironisé sur ces déclarations : "D'où tient-elle donc ces informations si ce n'est de la communication précise, rigoureuse et légale de l'opérateur EDF ?"
"Dire soit 'stop', soit 'encore' au nucléaire est l'un des enjeux de la présidentielle"
Dans un communiqué, le NPA estime que cette "nouvelle défaillance" et "la succession d'incidents plus ou moins graves met en évidence les dangers que représente l'industrie nucléaire et l'urgence qu'il y a à décider et à organiser l'arrêt de l'industrie nucléaire". "Le programme défendu par Philippe Poutou prévoit la sortie du nucléaire en 10 ans", souligne le mouvement, qui juge que "choisir de dire soit 'stop', soit 'encore' au nucléaire est l'un des enjeux de l'élection présidentielle".