L’Etat français veut accélérer sa conversion au numérique mais il est bien conscient qu’il est loin d’en maitriser tous les codes. Le gouvernement a donc lancé samedi une vaste consultation en ligne pour permettre à chacun de faire des propositions. Un exercice de démocratie 2.0 dans l’air du temps et que Manuel Valls souhaite sans tabou : "soyez même plus que du poil à gratter, pour aller plus vite et mieux ensemble".
L’objectif : enrichir la future loi sur le numérique. La secrétaire d'Etat Axelle Lemaire planche actuellement sur un projet de loi sur le numérique prévu pour 2015. Et comme les bonnes idées viennent de partout, le gouvernement a décidé de consulter les internautes. Exit donc la pensée pyramidale propre à l’appareil d’Etat, place à la culture contributive en réseau.
"Nous ne voulons pas développer notre vision tout seuls, cela n'aurait aucun sens (...) Ce que j'attends de vous, puisque vous attendez aussi de moi, c'est d'aider le gouvernement à avoir des éclairages utiles et approfondis", a déclaré Manuel Valls. Les internautes sont invités à envoyer leurs idées d’ici janvier 2015 sur un site de débat en ligne, Contribuez.cnn.numerique.fr.
Quatre thématiques sont proposées : modernisation de l'économie française, liberté et la responsabilité à l'ère du numérique, exploitation massive des données pour mieux cibler les politiques publiques et lutte contre la "fracture" numérique.
La méthode : ne pas hésiter à être corrosif. En lançant cette opération 2.0 lors d'un évènement organisé par le Conseil national du numérique (CNN) à Paris, le Premier ministre a invité les internautes à ne pas se censurer. "Ce que j'attends de vous, c'est de bousculer (l’Etat), soyez même plus que du poil à gratter, pour aller plus vite et mieux ensemble", a appelé le Premier ministre.
La concertation aura aussi pour but de "nourrir la position de la France à l'échelle internationale et européenne", a-t-il affirmé. Et l'Europe "doit être au rendez-vous", faute de quoi elle "sortira de l'Histoire", a prévenu le Premier ministre alors qu'Internet et l'économie du numérique sont actuellement dominés par de grands groupes américains.
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