A Ungersheim, les élections municipales tournent au règlement de comptes familial. Dans ce village alsacien de 2.000 habitants, le électeurs devront en effet départager le maire sortant et... sa fille, qui assure toutefois ne pas se présenter pour régler un conflit privé, n'ayant "plus de contact" avec son père depuis 15 ans.
"Je ne suis plus dans le conflit". "J'ai fait abstraction du fait que le maire est mon père", a expliqué Catherine Muller, 45 ans, choisie pour mener la liste sans étiquette "Ungersheim demain" à la suite du décès accidentel de la précédente tête de liste pressentie. "Avec mon père, ça fait une quinzaine d'années que nous n'avons plus de contact, donc je ne suis plus dans le conflit", a-t-elle ajouté. "A un moment donné, il faut tourner la page, je ne vais pas m'empêcher d'être candidate du fait de ce lien familial", a ajouté la candidate.
"Il faut que certaines choses changent". Le maire Jean-Claude Mensch, 67 ans, dont 25 ans à la tête de la commune, n'a souhaité faire aucun commentaire sur cette situation un peu particulière. Fidèle compagnon de route des Verts mais élu lui aussi sans étiquette, l’homme a fait de son village un laboratoire de l'après-pétrole, en y installant une chaufferie à bois, des panneaux solaires, une cantine "100% bio" et des espaces verts sans pesticides. "Je ne veux pas le critiquer, il a fait de très bonnes choses, mais nous voulons insuffler une dynamique qui n'est plus là, il faut que certaines choses changent", a commenté Catherine Muller.