Au lendemain du premier tour des élections départementales, Florian Philippot était l'invité de Nicolas Poincaré et des grandes voix d'Europe 1 dans le Club de la presse, lundi. Le député européen et vice-président du Front national a revendiqué la première place du scrutin. "En termes d'étiquette et de parti, le Front national est en tête", a-t-il affirmé, citant "ce que donne le ministère de l'Intérieur". "Si on est honnête, il y a un seul vainqueur dans cette élection, c'est le Front national, d'autant qu'on est dans un enjeu local". Au total, le FN a toutefois été devancé par les alliances UMP-UDI dimanche, mais le mode de scrutin laisse place à plusieurs interprétations différentes des résultats.
"Des scores impressionnants" dans les villes frontistes. "On a toujours eu la tête froide. On s'était fixé comme objectif publiquement, à de nombreuses reprises : 20% c'est un très bon score, 25% c'est un exploit", a affirmé Florian Philippot. "Dans nos mairies, nous avons fait des scores tout à fait impressionnants", a-t-il également remarqué, en y voyant "une gestion municipale plébiscitée par les électeurs dans les villes Front national".
"Ils sont embourbés dans leur ni-ni". Florian Philippot a ironisé sur la position de l'UMP, qui a appelé par la voix de Nicolas Sarkozy à ne soutenir ni les candidats de gauche, ni le FN dans les cantons où elle est absente. "A l'UMP, ils sont embourbés dans leur ni-ni", a-t-il lancé. "L'UDI comme le Modem ont tout de suite appelé à voter socialiste, et ce sont des alliés de l'UMP. Est-ce que ça pose problème à l'UMP ou pas ?", a également demandé l'eurodéputé.
Valls et Sarkozy, "mauvais chefs de camp". Florian Philippot a fustigé la "campagne hystérique" de Manuel Valls. "Il n'a parlé que du Front national, en suant de haine et d'énervement, de manière complètement grotesque", a-t-il raillé. Quant à Nicolas Sarkozy, il "n'a plus trop la main", selon lui. "Ce sont deux mauvais chefs de camps, qui oublient de parler de fond et sont obsédés tous les deux par leur petite personne et par le Front national", a-t-il affirmé. "Ce sont les mêmes sur le fond et dans les techniques de communication", a poursuivi l'eurodéputé, pour qui "ce sont tous les deux des 'Monsieur com'".
"Un exploit si on gagne un département". Quelles sont les ambitions du FN pour le second tour de dimanche prochain ? "On part d'un élu sur 4.000, donc la marche est très haute", a-t-il insisté. "Ça reste un exploit si on gagne un ou deux départements". Dans les cantons où il a été éliminé, le FN se refuse à prendre position. "Quand on n'est pas présent, on considère que les Français sont adultes, citoyens, vaccinés. On ne donne aucune consigne de vote, c'est liberté totale", a expliqué Florian Philippot.
Le FN convoite quatre régions. S'il s'est refusé à formuler des pronostics précis pour le second tour des départementales, le numéro 2 de FN s'est en revanche montré prolixe sur les régionales. "Nous pouvons remporter en décembre quatre grandes régions : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Alca (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne), Franche-Comté-Bourgogne et Paca", a avancé Florian Philippot.
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