Florian Philippot a pronostiqué mardi sur France 2 de cinq à sept députés pour le Front national à l’issue du second tour des élections législatives dimanche. Nul doute que le porte-parole du Rassemblement bleu marine, dénomination du FN et de ses alliés le temps du scrutin, s’inclut dans ce chiffre.
Malgré un parachutage en bonne et due forme dans la 6e circonscription de Moselle, le jeune homme, pas encore 31 ans, y croit en effet dur comme fer. La 6e circonscription a une "chance historique" d'envoyer à l'Assemblée un député "jeune et dynamique" à la place d'un député "inefficace et transparent", a-t-il encore déclaré mercredi.
Circonscription très marquée à droite
Et il peut y croire. Au premier tour, Florian Philippot a réussi l’exploit d’éliminer le député UMP sortant, Pierre Lang, vainqueur en 2002 et en 2007. Avec 26,34% des voix contre 25,02 à l’élu sortant - et sorti -, c’est bien le jeune frontiste qui s’est qualifié pour le second tour, en compagnie du socialiste Laurent Kalinowski (37,45%).
Alors certes, l’écart peut sembler important par rapport à son désormais seul rival. Mais d’abord, la circonscription est très marquée à droite depuis 2002. A cette date, Pierre Lang l’avait emporté avec 62% des voix. Cinq ans plus tard, l’élu UMP avait même fait mieux, avec 65,2% des suffrages. Laurent Kalinowski pourrait donc avoir approché un plafond au premier tour.
L’UMP ne fait pas barrage
En outre, l’étude du report des voix est clairement en faveur de Florian Philippot. Il devrait d’abord réunir la quasi-totalité des 4% de voix récoltées par Eric Vilain, figure locale du FN jusqu’à son exclusion pour avoir maintenu sa candidature contre Florian Philippot.
Ensuite, et surtout, Pierre Lang n’a pas appelé à faire barrage au jeune leader frontiste. "Je ne me reconnais pas dans les positions du Front national quand il propose de sortir de l'Europe, d'en finir avec l'euro ou quand ce parti stigmatise telle ou telle catégorie de population. Mais je ne me reconnais pas davantage dans le laxisme des socialistes en matière économique ou sécuritaire, sans même parler des positions récentes d'un membre du gouvernement [Cécile Duflot, NDLR] en faveur de la légalisation du cannabis. C'est pourquoi je laisserai les électeurs choisir", a déclaré l’ex-candidat UMP au Point.fr, refusant de dire pour qui il voterait personnellement.
Parachutage réussi
Florian Philippot compte donc sur les électeurs de la droite républicaine pour "faire barrage aux socialo-communistes". "Nous partageons un certains nombre de valeurs patriotiques avec eux", a estimé le jeune énarque, qui s'est aussi félicité que la liberté totale laissée par Pierre Lang à ses électeurs. "Cela tranche avec ce que l'UMP a fait ici par le passé", a-t-il affirmé.
Les conditions politiques - et arithmétiques - semblent donc réunies pour permettre l’entrée de Florian Philippot dans l’hémicycle, à l’issue d’un parachutage pleinement réussi. "Cette région est abandonnée depuis trop longtemps à sa désespérance. C'est le propre de tout résistant que d'être parachuté", avait lancé le leader frontiste pour désamorcer ce désavantage initial.