Alors que la cacophonie régnait mercredi après le retrait par la direction du PS d'un passage du texte sur le nucléaire conclu avec Europe Ecologie-Les Verts, Jean-Vincent Placé a mis avec fermeté les points sur les "i" jeudi sur Europe 1. Le numéro deux d'EELV est revenu sur la question du combustible MOX, que les écolos souhaitent arrêter, alors que François Hollande a confirmé mercredi soir être favorable à la poursuite de cette filière.
"Ça peut même être le début de la fin"
Jean-Vincent Placé a confié ne pas être "étonné" que le candidat socialiste à la présidentielle, "qui manifestement a choisi une ligne assez productiviste et pro-nucléaire pense cela et dise cela". "Je suis très clair. Au second tour de la présidentielle, il ne manquera pas une voix des écologistes pour faire battre Nicolas Sarkozy", a précisé le sénateur de l'Essonne avant malgré tout de mettre en garde le député de Corrèze : "j'ai entendu François Hollande dire avant sa désignation, 'je veux une République équilibrée, contractualisée et décentralisée'. Je crois que s'il y a des petits amis à lui qui mettent du blanco sur des textes vus par la première secrétaire du PS et la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, ce n'est pas un bon début".
"Ça peut même être le début de la fin. Et donc attention. Je le dis très fermement. Nous les écologistes, nous allons signer cet accord samedi si le Conseil national le vote et ensuite nous agirons pour le gouvernement de la France et parce que nous sommes extrêmement fiers de nos convictions", a ajouté Jean-Vincent Placé.
Et le bras droit de Cécile Duflot de renchérir, estimant "qu'aujourd'hui, autour de François Hollande, il y a un entourage très très productiviste, très très pro-nucléaire", qui "commence à devenir extrêmement arrogant".
"Certain" que Duflot "a dit la vérité"
Un passage concernant l'abandon du retraitement nucléaire en France, et donc le MOX, a donc été gommé du texte validé mardi soir par le bureau national du PS alors qu'il était présent dans l'accord signé entre Martine Aubry et Cécile Duflot. Dans l'accord PS-EELV conclu mardi, "je n'ai rien troqué, j'ai dit qu'il fallait réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité à l'horizon 2025", a certifié François Hollande mercredi soir sur TF1 alors que la patronne des écolos affirmait dans le même temps sur France 2 que l'abandon du retraitement nucléaire en France faisait toujours partie de l'accord signé mardi.
"J'ai eu au téléphone Michel Sapin hier (NLDR, proche de François Hollande chargé de la "préparation du projet présidentiel") à 17h, je suis désolé de l'indiquer aussi franchement peut-être pour lui, cette partie du texte est là", a assuré Jean-Vincent Placé jeudi sur Europe 1. "Je ne comprends pas", a confié le sénateur Verts, "certain" que "Cécile Duflot a dit la vérité".