Les élus UMP du conseil régional de Poitou-Charentes ne décolère pas. Ils ont annoncé mardi leur intention de saisir le tribunal administratif au sujet d’une sanction prise par la présidente de l’institution, Ségolène Royal. L’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007 a privé les élus de l’opposition locale d’un quart de leur indemnité du mois d’août suite à un incident survenu le 9 juillet en commission permanente.
Le débat portait alors sur les "élus référents" (maires, conseillers municipaux, présidents d'associations...) désignés par Ségolène Royal pour représenter la Région en divers points du territoire et servir de relais avec la collectivité, un système très critiqué par l'opposition. Un membre de la majorité a alors pris la parole pour dire que cette dernière n'avait "pas besoin" de l'opposition, déclenchant un "rire" de la présidente de Région. Les 16 élus de l’opposition l’on vécu comme une "provocation" et ont alors décidé de quitter la séance, selon Olivier Chartier, conseiller régional UMP.
"Question de principes"
Appliquant un règlement voté en avril "à l'unanimité" et qui prohibe toute absence aux séances, Ségolène Royal a donc décidé d'amputer les indemnités d'août des conseillers frondeurs de 25%, soit 400 euros environ. La séance n'avait pas formellement été ouverte, l'opposition ayant pris d'emblée la parole sur un sujet "non inscrit à l'ordre du jour", fait valoir Jean-François Macaire, premier vice-président PS de la Région.
Des argument récusés par les élus sanctionnés. "D'abord, nous n'étions pas absents, nous avons bien participé à la séance. Ensuite, seule une décision votée par le conseil régional pouvait nous priver des indemnités", avance Olivier Chartier. "C'est avant tout une question de principes. Si les indemnités nous sont rendues, nous les donnerons aux banques alimentaires de nos départements" respectifs.