Une "polémique certainement passionnante"… Nicolas Sarkozy a ironisé, vendredi, depuis les Etats-Unis, sur le tollé suscité en France par ses propos sur les "coupables" de l'affaire Clearstream.
"J'ai travaillé jour et nuit toute cette semaine et je n'ai pas eu le temps de suivre tous les aspects de cette polémique certainement passionnante et que je retrouverai en retournant à Paris", a raillé le chef de l'Etat, interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du sommet du G20 de Pittsburgh. "Honnêtement, j'ai été bien occupé ici par des dossiers extrêmement lourds. Je n'ai pas pu suivre toutes les péripéties de toute cette actualité qui, je suis sûr, sont passionnantes", a-t-il insisté.
Dans une intervention télévisée mercredi, le chef de l'Etat avait affirmé au sujet de l'affaire Clearstream, dans laquelle il est partie civile, qu'"au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants (avaient) estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel".
Le mot "coupables" pour qualifier les personnes jugées dans cette affaire a déclenché en France une tempête de protestations. Des opposants au chef de l'Etat y ont vu un "lapsus" traduisant un mépris du principe de la présomption d'innocence qui impose de parler de "prévenus" jusqu'à un jugement définitif.
Dominique de Villepin lui-même, prévenu dans ce procès, a réagi aux propos du chef de l'Etat, via une vidéo postée sur son blog : "C’est un excès qui n’est pas inacceptable dans une démocratie". Son avocat avait annoncé jeudi que l'ancien Premier ministre allait assigner en justice Nicolas Sarkozy pour atteinte à la présomption d'innocence.