Bataille de chiffres entre le PS et Brice Hortefeux. L'ancien ministre de l'Intérieur est monté au créneau vendredi, estimant sur RMC-BFMTV qu'il y aurait moins de policiers en 2013 qu'en 2012. Pour l'ancien locataire de la place Beauvau, qui réagissait à l'annonce par Manuel Valls de la création de 500 postes par an, il y aura un solde négatif de 1.300 postes dans la police.
"Nous avons décidé, parce que la situation de la France l'exigeait, qu'un effort devait être fait en matière de dépenses publiques […] et nous avions décidé que cet effort s'appliquait à tous [avec] 1.800 postes en moins prévus en 2013", avait expliqué Brice Hortefeux.
La réponse de l'Intérieur
Faux, rétorque le ministère de l'Intérieur. "Le gouvernement a annoncé la fin de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) dans la police et la gendarmerie, initiée par M. Hortefeux, qui aboutissait à la suppression de 10.700 postes de policiers et de gendarmes en cinq ans", a-t-on affirmé place Beauvau.
Donc, souligne le ministère, "la suppression de 1.800 postes de policiers correspondant au non remplacement d'un départ à la retraite sur deux ne se fera pas". Le solde est "positif et correspond bien à 2.300 effectifs supplémentaires" par rapport à ce qui aurait été si la RGPP avait continué de s'appliquer.
"Valls a réussi là où Hortefeux a échoué"
Un peu plus tôt, c'est Jean-Jacques Urvoas, le secrétaire national du PS chargé de la sécurité, qui était monté au créneau. Le député du Finistère a jugé que Brice Hortefeux faisait preuve d'une "mauvaise foi confondante", en oubliant "sciemment de rappeler qu'en cinq ans, la police a perdu 4.488 postes de fonctionnaire de police".
Et le député de citer des rapports de la commission des Finances de l'Assemblée et de la Cour des comptes, affirmant qu'on comptait en 2011 "102.877 gardiens de la paix contre 105.185 en 2007". "Soit une perte de 2.308 emplois. Et la saignée s'avère encore plus sévère pour les commissaires et les officiers, dont le nombre diminue de 2.180 emplois (14.152 en 2007, 11.972 en 2011), soit 15,4% des effectifs".
Jean-Jacques Urvoas conclut son communiqué en taclant Brice Hortefeux, qui n'a "même pas l'élégance de reconnaître que Manuel Valls a réussi là où il avait, avec constance, échoué : obtenir de nouvelles créations de postes pour le ministère de l'Intérieur".